Reflet de la diversité culturelle de Fatick

Fatick qui partage la région naturelle du Sine Saloum avec Kaolack, est une localité au passé historique riche rythmé par le dynamisme de sa diversité culturelle. Jadis, fief du Buur Sine Coumba Ndoffène Diouf, roi le plus célèbre de ce pays sérère surnommé, « l’homme au manteau écarlate », cette région a su conserver ses sites et monuments, ses rites traditionnels, ses activités culturelles, mais aussi une certaine identité de son environnement naturel…

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Une sélection du patrimoine de Fatick

La chasse du Diobaye

La chasse de Diobaye est l’un des rites les plus vivants associés au Xooy. Au cours decette cérémonie, les Saltigués dévoilent le nom de l’animal de sacrifice dont le sang rendra fertile la terre. Cette chasse rituelle vise prioritairement cet animal et a lieu dès les premières pluies. La chasse commence au lever du jour et ne s’achève qu’une fois l’animal abattu. La viande est partagée entre les chefs de village et est associée aux offrandes faites aux pangol de chaque communauté afin d’assurer un bon hivernage   et d’éloigner les malheurs.

Au retour par petits groupes, les chasseurs se rendent dans la demeure du gardien du temple, le Sathiour et font les tours rituels du fromager avant de démarrer la procession qui s’achèvera sur la place publique du village où hommes, femmes et enfants les attendent au son du tam-tam. Les chasseurs dansent alors le Mbayin (danse des initiés) jusqu’à ce que le Sathiour, d’un geste ample et plein d’assurance, commence à asperger la foule d’eau bénite. Chacun retourne alors dans son village content d’y avoir participé et réconforté dans sa quête de lendemains meilleurs.

Mbin Diogoye : maison natale de Léopold Sédar Senghor

La maison familiale de Senghor est construite avant sa naissance en 1906. Le père de Senghor qui s’appelait Diogoye Basile Senghor était un riche propriétaire terrien. Il a entretenu des relations très étroites avec les missionnaires ; ce qui explique l’envoi de son fils Léopold à l’école catholique de Ngasobil. Ce dernier fut un éminent poète (chantre de la Négritude) qui devint premier Président de la République du Sénégal indépendant. La Fondation qui porte son nom l’a inclus dans le circuit culturel du royaume d’enfance de Senghor avec une signalétique bien adapté revalorisant le site.

Mbin No Maad : la résidence royale de Diakhao.

La Maison royale dénommée Mbin No Maad est fondée par Waassilla Faye, roi du Sine, en 1287. A l’origine très vaste avec de nombreux appartements, la résidence est réduite aujourd’hui à sa plus modeste superficie. Siège de l’administration royale du Sine, la résidence qui a vu passer 49 rois entre 1287 et 1969 est un témoin exceptionnel de l’histoire politique du Sine.

Parmi les illustres occupants de la résidence, on distinguait à côté du Buur Sine le Grand Jaraaf (vice roi), les deux Farba (chefs de guerre), le Fara Mbine Kam (intendant du palais), le Bëkneck et d’autres couches sociales (griots et esclaves de la cour etc.). La reine y avait aussi son appartement appelé Ndambalane où elle vivait avec ses servantes. L’accès était strictement interdit aux hommes. Dans l’espace résidentiel, on note d’autres composantes essentielles, dont les 7 tombes de quelques rois dont Wassila Faye, Mahécor, Coumba Ndofène Fa Ndep… ; les Pangol symbolisés par deux arbres qui portent les noms des génies protecteurs : le Baobab Latsouk Faniane et le Baobab Kanger (rite du bœuf noir).

Léopold Sédar Senghor, poète et président

Léopold Sédar Senghor, fils de Basile Diogoye Senghor et de Gnilane Bakhoum est né le 9 octobre 1906 à Joal et passe son enfance à Djilor dans sa famille maternelle. Après des études à Ngazobil (…)

Sosso No Maad : La randonnée rituelle du Roi

Le Sosso No Maad ou la randonnée rituelle du roi est le parcours de plusieurs sites mémoriels qu’avait suivi Silmang Marone, le sixième roi du Sine pour rechercher son père. En effet, les sources racontent que Silmang avait reçu, sur sa requête, le secours de son père venu du Gaabu qui par ses pouvoirs surnaturels avait revitalisé un bras du fleuve asséché et lui dit alors : « je t’offre ce fleuve et tu pourras y vivre toi, ta famille et ton royaume toute votre vie si tu ne deviens pas « Guigna Wéthie » (le rassasié qui oublie ou l’ingrat).

Le père revint rendre visite à son fils et se fit annoncer au roi sans décliner son identité ; mais ce dernier malgré les rappels ne daigna pas répondre à son appel. Après une nuit passée dehors, le père repartit et demanda au gardien de dire au roi que « Guigna Wéthie » était passé. Sitôt informé du message, le roi partit à la tête de ses troupes à la recherche de son père en suivant l’itinéraire emprunté par ce dernier parcourant tous les sites entre Diakhao et Diadiel. Il décida de refaire chaque année ce parcours instaurant ainsi ce qu’il est convenu d’appeler le « Sosso No Maad » ou la randonnée rituelle du roi. Tous les rois qui lui succédèrent jusqu’au dernier, Mahécor sacrifièrent à ce rituel chargé de symboles.

Le mausolée de Maba Diakhou Bâ à Mbel Fandane

Maba Diakhou Bâ est né dans le Rip en 1809 dans une famille toucouleur descendant des Denyanké du Fouta. Il fit ses études coraniques au Cayor puis au Djolof. Avant de retourner au Rip. En 1843, il eut une entrevue avec El Hadji Omar Tall au village de Kaba Koto, ce qui le décida à s’engager dans la Jihad contre les rois païens de la zone.

Le mausolée de Maba Diakhou est situé à Mbel Fandane. Le site fut le témoin de la bataille entre le Bour Sine Coumba Ndoffène Fa Maak et Maba Diakhou Ba, Almamy du Rip.

Ce dernier disciple d’El Hadji Omar voulait imposer l’islam dans toute la Sénégambie. En compagnie de Lat Joor, Maba lança une deuxième campagne contre le Sine en juillet 1867, elle lui sera fatale car il va y trouver la mort à la bataille à Sombe Tioutioune prés du marigot de Fandane où son mausolée a été édifié en 1999 et classé monument historique national.

Maison natale de Ndamal Gossas

Oumar Guèye plus connu sous le nom de Ndamal Gossas est originaire du Cayor (village de Talléne), c’était un homme de petite taille d’où son surnom de Ndamal Gossas. Il s’établit à Gossas, prés du marché avec sa femme et ses trois enfants. Talibé de Serigne Cheikh Aliou Touré auprès duquel il fit le « Jébëlu » (acte d’allégeance) et devient « Baye Fall ». Ndamal Gossas avait un grand sens de l’humour inégalé et avec ses proverbes et anecdotes qu’il créait au gré des situations, il savait égayer les gens ; d’où sa grande renommée. Il abandonna un jour toute sa famille pour se retirer auprès de son marabout à Sew où il mourut à l’âge de 73 ans. Il est enterré à Touba.

Sangomar ou Le « village Des ombres »

Sangomar est une étroite bande de terre telle une flèche là où le fleuve Sine vient se jeter dans l’Océan atlantique. Dans la mythologie serère, selon Henry Gravrand, le mot « Sangomar » désigne chez les Serère le « village des ombres ». En effet, Sangomar est un endroit réputé être un lieu de rassemblement des génies. Les populations riveraines continuent de s’y rendre pour des sacrifices aux ancêtres. Sangomar est, également, associé à plusieurs mythes propres aux peuples de l’eau (Niominka, Lébou, Soubalbé, …).

La légende de « Aguene et Diambone » lui est aussi rattachée. En effet, d’après le livre de Saliou Sambou, la pirogue de ces deux sœurs jumelles échoua à Sangomar. Séparées, elles vont se retrouver l’une au Sud en Casamance et l’autre au Nord en pays serer, ce qui justifie le cousinage entre Serer et Joola.

Aguène et Diambone bientôt sur l’axe maritime Dakar-Ziguinchor

La desserte maritime Dakar-Ziguinchor sera plus fluide avec l’arrivée des bateaux Aguène et Diambone à partir du mois de juillet prochain. Ils viendront s’ajouter aux services du ferry Aline Sitoé (…)

Enfin, le Poète-Président Senghor fait une discrète référence à Sangomar dans l’un de ses poèmes : « Je t’ai offert des fleurs sauvages, dont le parfum est mystérieux comme des yeux de sorcier Et leur éclat à la richesse du crépuscule à Sangomar »
Mieux, « Pointe de Sangomar » fut aussi le nom de l’avion présidentiel, acheté en 1978 par Senghor.

Thioupane : La résidence Des Linguères

Le quartier de Thioupane, « Résidence des linguères » aurait été créé en même temps que la maison royale, en 1287, par le roi Wassila Faye. Ce dernier avait procédé à un aménagement spatial de la capitale Diakhao en rapport avec la stratification sociale et les fonctions de chaque couche sociale. Toutes les filles Guelwar étaient auprès de la Linguère pour recevoir une éducation digne de descendantes royales. Ce qui faisait de Thioupane un lieu d’initiation et d’éducation.

La résidence était réservée aux linguères (titre conféré par le roi à sa sœur, sa tante maternelle ou sa mère). Ainsi, la première Linguère à occuper la résidence de Thioupane fut la mère de Wassila Faye, nommée Gnilane Faye. Du point de vue organisationnel, la résidence de Thioupane était presque similaire à la cour du roi avec tout le protocole qui y était associé (Bëcknek, griottes et esclaves de cour …). On y retrouve également les tombes des linguères jusqu’à la dernière Fatou Diène décédée en janvier 2012.

Le Xooy : cérémonie divinatoire en pays serer

Le Xooy est une cérémonie divinatoire chez les Serer organisée traditionnellement à l’approche de la saison des pluies. Durant une longue veillée nocturne, les « Saltigués » maîtres-voyants se succèdent dans le cercle qui leur est réservé pour délivrer, au rythme des tam-tams, leurs prédictions à une assistance en délire.

Le Xooy apporte ainsi des réponses aux questions existentielles que se pose, avec anxiété, la communauté : y’aura-t-il des pluies en abondance ? Quels sont les fléaux et maladies qui menacent la population ? Quels en sont les remèdes ? C’est une cérémonie riche en couleurs par ses chants et danses et la vêture des Saltigués qui, maîtres dans l’art de communiquer, tiennent en haleine l’assistance jusqu’à l’aube. C’est le roi qui organisait le Grand Xooy et convoquait les saltigués à Diakhao, sa capitale. Aujourd’hui, les notables réunis dans l’association Yaa Maak en sont les dépositaires. Le Saltigué, prêtre-officiant est le médium vivant du Xooy qui le préserve et transmet ses connaissances ésotériques.

Le Xoy, divination pré-hivernale des Sérères

Chaque année, le premier samedi du mois de juin, se tient le Xoy de Malango dans la région de Fatick. Cette grande cérémonie de voyance des Sérères vient d'être inscrite au patrimoine culturel (…)

Maison de Yandé Codou Sène à Somb

Née le 26 novembre 1937, Yandé Codou Sène, est la plus célèbre cantatrice Serer considérée comme la fidèle griotte et compagne du Président Léopold Sédar Senghor. Leur compagnonnage dura jusqu’à la mort du Président. Yandé avait composé plusieurs chansons en Serer comme l’avait souhaité Senghor qui en retour lui rendit tous les honneurs.

Le Président la conviait aux cérémonies de réception de ses illustres hôtes et voyageait parfois même avec elle. Très reconnaissant des ses prestations, Senghor avait offert à Yandé Codou une voiture et une maison dans son village natal (Somb) où elle passa la plus grande partie de sa vie.

Construite en 1979, Yandé a eu à rénover la maison en 1982 et 1997 avec des modifications de plafond, de peinture mais aussi le reboisement d’une grande partie du jardin. Jadis très animée et vivace avec de nombreux visiteurs venant de tous les contrées, la maison de Yandé Codou est aujourd’hui devenue un endroit inhabitée et se trouve dans un état de délabrement depuis la mort de cette dernière le 15 juillet 2001.

Hommage à Yandé Codou Sène

Un an après sa disparition, un hommage a été rendu à la grande cantatrice sérère Yandé Codou Sène, le vendredi 22 juillet 2011 au Théatre National Daniel Sorano.

Youssouf Chinois. Source Programme diversité culturelle du ministère de la Culture et du Patrimoine du Sénégal (www.culture.gouv.sn).

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  • bda9f2c134f22ed22b428031bfbc6156

    Bonjour j’aimes bcp votre présentation faite sur notre région dite fatick .mais ce qui m’étonne est que vous avez évoqué pas mal de maison historique tel que la maison de diogoye,de yandé Codou séne et tant d’autres sans pour autant cité ne serait qu’une seule fois sanou moon faye le rois de ndiongolor et pourtant il a un histoire .merci

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