Ici, le travail se partage avec soin : les hommes retournent la terre avec leur kadiandou, et les femmes prennent le relais pour repiquer et récolter le riz. En juillet, elles plantent les jeunes pousses et, dès août, elles sélectionnent le surplus pour replanter dans les rizières. La récolte arrive en décembre ou janvier, selon les villages.
Chaque village possède ses propres rizières, et tout le riz cultivé reste dans le village pour nourrir la famille et les voisins. Une belle preuve que culture du riz rime avec tradition, partage et autosuffisance !
Aux origines d’un savoir-faire millénaire
La culture du riz en Casamance est bien antérieure à la colonisation. Les populations diola de Basse Casamance la pratiquaient depuis des siècles. Le riz africain, Oryza glaberrima, a d’ailleurs été domestiqué en Afrique de l’Ouest il y a environ 3 000 ans, ce qui fait de la région un véritable berceau de cette céréale. Le riz n’était pas seulement un aliment : il représentait aussi un signe de richesse et un pilier culturel.
La qualité d’un riz unique
Le riz africain de Casamance se distingue par sa richesse nutritionnelle. L’Oryza glaberrima contient en moyenne 11,5 % de protéines, soit bien plus que le riz asiatique (Oryza sativa), qui en compte environ 7,8 %. Ces valeurs, confirmées par la FAO, montrent l’importance du riz local comme source d’énergie et de nutriments pour les populations. C’est une véritable fierté culinaire et nutritionnelle pour la région.
Entre tradition et modernisation
Si la riziculture traditionnelle reste ancrée dans les pratiques locales, elle doit aujourd’hui faire face à des défis environnementaux, notamment l’acidification et la salinisation des sols. Pour répondre à ces contraintes, de nouvelles variétés comme la Nerica ou le Sahel ont été introduites. Plus résistantes et plus productives, elles permettent d’améliorer les rendements tout en s’adaptant aux conditions locales.