Le puits de Kalom Fall à Ndande est doté de pouvoirs mystiques assez mystérieux d’après les légendes, et des cérémonies autour de ce grand trou sont encore organisées aujourd’hui.
Le puits se trouve à une centaine de mètres de la gare. Il n’est plus en eau depuis bien longtemps mais conserve des dimensions impressionnantes : une quarantaine de mètres de profondeur et une douzaine de mètres de diamètre. De nombreuses légendes courent à son sujet, concernant en particulier un serpent qui est aperçu périodiquement et qu’il faut amadouer par des offrandes…
La grille qui l’entoure a été installée dans les années 1970 par la Direction du patrimoine national, mais il est raconté que jamais un animal ou un humain n’était tombé dedans.
Des origines controversées
On ne sait ni quand ni par qui il a été creusé. La tradition orale fait remonter son forage soit à Ndiadian Ndiaye (XIIIe siècle) soit à Kankan Moussa (XIVe siècle) dans l’Empire du Mali. Ce seraient les Sossé, individus de haute taille « dont la voix s’étendait à dix kilomètres ». Selon une autre source, ce sont les Sérères qui auraient creusé ce puits lors de leur migration vers l’intérieur du pays en provenance du Fouta.
Tout ce qu’on sait, c’est qu’un descendant des Sossé de Palème et de Kelle, l’aïeul à la septième génération de l’actuel lamane de NDande et, dit-on, de tous les Damels du Cayor, le nommé Niokh Fall, releva un beau matin tout autour de sa case les traces d’un serpent mouillé. Il alerta ses voisins et tous ensemble se mirent à suivre les traces.
Ils aboutirent à une plate-forme de branchages recouverte de terre. Sous cette trappe apparut le puits plein d’une eau blanchâtre, que Niokh Fall fit remettre en état pour y abreuver ses troupeaux. Le serpent fut honoré et respecté ; si ce n’est lui-même, comme d’aucuns le croient, son descendant habite toujours le puits, dans une caverne latérale. Il est noir, gros comme le bras et inoffensif « comme s’il était réellement apparenté à la famille du lamane. Personne ne sait comment il se nourrit.
On raconte aussi que ce puit fut l’objet d’un combat épique pour son contrôle entre le Damel Lat Dior Ngoné Latir Diop et Madiodio.
Une tradition qui perdure
Les habitants de NDande récurent le puits tous les ans, au moment des semailles, pour se concilier les puissances surnaturelles en faveur d’une belle récolte, et parfois aussi en plein hivernage quand une sécheresse sévit et menace les cultures, pour la faire cesser.
Alors, au jour visé, le plus ancien diaraf du lamane passe dans toutes les cases du village avec une calebasse de lait caillé, et chaque ménagère y jette une poignée de mil pilé. Arrivé à l’emplacement du puits, il fait, au Nord, au Sud, à l’Est et à l’Ouest de l’ouverture, un petit tas de couscous au lait, en lance un peu au fond du puits et en frotte un peu sur les arbres alentour. Il arrive alors qu’une chèvre soit sacrifiée sur le bord, qu’ensuite ceux qui ont assuré le récurage se partagent et mangent.
Ce sont toujours les membres de la famille du lamane qui descendent au fond du puits. S’ils rencontrent le serpent, qui n’est souvent qu’à 50 cm d’eux, ils lui offrent une part de nourriture et continuent à piocher en toute sécurité.
Un tam-tam est enfin ordonné ; les griots jouent et chantent, on bat des mains, on danse et on remercie par des cadeaux les griots, comme de coutume, et le lamane-prêtre et maître de la terre.
Quant à l’eau miraculeuse, la famille du lamane et les gens du village ne sont
pas les seuls à en boire ou à s’en servir pour leurs ablutions. De nombreux étrangers vont ou envoient en chercher dans des bouteilles et des bidons.
25 janvier 2023 à 20:24, par Djiby Fall
Merci beaucoup pour tout
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24 mai 2021 à 14:29, par Andre
Belle histoire sur ce puit toujours aussi mysterieux
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23 mai 2021 à 14:58, par Gilbert Geiser
Bonjour. Ce forum est vraiment interressant, on y apprend beaucoup sur le Sénégal sur de nombreux sujets. A bientôt. Gilbert.
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