Le braconnage dans les aires protégées : une problématique transfrontalière

Frontalier avec la Mauritanie, la Guinée et la Gambie, le Sénégal est loin d’être épargné par le braconnage qui concerne la chasse ou la pêche illégale.

Publié le 5 janvier 2016   1 commentaire

Article reproduit avec l’aimable autorisation de Vivafrik

Avec une superficie de 1 614 940 ha soit 8,2 % du territoire national, les aires protégées du Sénégal, souvent situées au niveau des frontières, peuvent engendrer de conflits en cas « de troubles entre pays », mais aussi être des sources de coopération bilatérale pour le développement de l’écotourisme. Hormis ces facteurs, s’ajoute le braconnage.

Abattage d’animaux, pêche illicite, coupe de bois, orpaillage traditionnel, le braconnage se manifeste sous toutes ses formes et partout dans le monde. De nos jours, le continent africain est très touché par ce phénomène qui n’appauvrit que la biodiversité tant biologique qu’animalière mais aussi marine à cause de la porosité des frontières.

Ainsi, on peut noter les « cas frontières entre le Sénégal et la Guinée pour le Parc National du Niokolo Koba (PNNK), la Mauritanie pour le Parc National des Oiseaux du Djoudj (PNOD) et la Gambie pour le Parc National du Delta du Saloum (PNDS)  », selon le Colonel Souleye Ndiaye de la Direction des Parcs Nationaux (DPN).

Autant que le Sénégal fait des efforts afin d’assurer à long terme la conservation de la nature ainsi que les valeurs éco systémiques et culturelles qui leurs sont associés avec la sécurisation des frontières, autant que ces voisins doivent en faire pareil pour mieux lutter contre le braconnage.

A cet effet, pour le Sénégal, la loi sur le domaine national a permis à l’Etat d’avoir un contrôle sur l’utilisation des ressources naturelles et de la biodiversité sur l’ensemble du territoire national. Les acquis de la conservation de la biodiversité dans ou hors des aires sont actuellement sous la menace de plusieurs facteurs tels la sécheresse et ses corollaires ainsi qu’une croissance rapide d’une population dont l’économie est essentiellement tributaire de la biodiversité.

Les aires protégées du sénégal

Avec la gestion transfrontalière des ressources partagées, ces aires protégées peuvent être sources « d’intégration des activités entre les populations des pays dans et autour des complexes : Niokolo-Badiar, Saloum-Niumi, Djoudj-Diawling » souligne le Colonel Souleye Ndiaye de la Direction des Parcs Nationaux (DPN).

C’était à l’occasion de la 24ème édition de la Fidak lors de la journée dédiée au ministère de l’environnement et du développement durable, le vendredi 18 décembre 2015.

Saër Sy, Vivafrik

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  • c0df6a2ae2b76fbf118e815c7efd715a

    Nous sommes sur terre pour protéger la nature, pas pour accentuer sa destruction.
    Le Directeur des Parcs Nationaux, le Colonel Souleye Ndiaye a une belle, mais très lourde tâche.
    Il s’agit de combattre (et de sensibiliser) sur de trop nombreux points.
    Je mettrai 2 aspects en exergue :
     1- les feux de brousse et de forêts volontaires sont légions et doivent être combattus avec énergie, parce qu’ils détruisent la flore, parfois séculaire et tuent tous les animaux lents et habitants de ces sites, comme les serpents, les caméléons, les insectes, les batraciens, et éliminent les nids d’oiseaux vivant au sol ou près du sol... bref, ils tuent la biodiversité.
     2- Comme je l’ai un jour proposé au Ministre de l’Environnement de l’époque, Monsieur Djibo Ka, il faudrait accorder un plus beau rôle aux îles constituant la riche mangrove  , par exemple du Delta du Saloum en décrétant une interdiction absolue de la chasse dans ces îles. Considérons ces sites comme des réserves naturelles intégrales, sans aucune exception (et je sais qu’il y en a des exceptions et que l’on chasse dans les îles).
    D’aucun incrimineront que certains gibiers comme les phacochères, certaines variétés de singes, les hyènes sont d’importants destructeurs de cultures et autres... Confions alors de nouvelles missions aux Eaux et Forêts qui pourraient, en cas de dégâts avérés, intervenir (réguler la population) en organisant des battues administratives.
     3- Nous constatons tous les jours des infractions gravissimes qui sont susceptibles de détruirent des pans entiers de la biodiversité.
    Qui est allé voir la forêt de Patako ces dernières années ?

    On ne peut pas jouer avec la nature : elle est le plus bel héritage que nous pourrons léguer à nos enfants.

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