La présence du Sénégal à l’IFTM Top Resa 2024 ne devrait pas être perçue comme une simple formalité. En effet, elle représente un effort collectif pour valoriser les atouts uniques du pays, tels que sa richesse culturelle, ses paysages enchanteurs et son accueil chaleureux. En tant que destination clé en Afrique, le Sénégal doit davantage viser à attirer l’attention des tour-opérateurs, agents de voyages et investisseurs. Ainsi, ce salon constituait une occasion idéale pour établir des partenariats et partager des idées novatrices, essentielles pour dynamiser l’offre touristique nationale.
Une communication peu convaincante
Pour que cette participation ait un impact significatif, le gouvernement sénégalais à travers le ministère du Tourisme et l’Agence Sénégalaise de Promotion Touristique (Aspt), devait nécessairement insister sur une large campagne de communication et d’information (entreprises locales, partenaires, public) autour de l’événement. L’absence de clarté sur les objectifs de l’Aspt suscite des interrogations sur la stratégie touristique à long terme du Sénégal. D’ailleurs, malgré nos tentatives, il est difficile d’entrer en contact avec les services de l’Aspt, afin d’avoir un bilan provisoire concernant la participation du Sénégal à ce salon.
L’impact potentiel de l’IFTM sur le tourisme sénégalais est immense. Une participation renforcée pourrait contribuer à accroître le nombre de visiteurs, dynamisant ainsi l’économie locale. En attirant davantage de visiteurs, le Sénégal peut non seulement revitaliser son secteur touristique, mais également générer des emplois dans diverses industries, de l’hôtellerie à la restauration, sans oublier les transports et les activités culturelles.
Une gestion de la concurrence inefficace
Cependant, les entreprises sénégalaises se heurtent encore à des défis considérables. La concurrence sur le marché mondial du tourisme est intense, et il est essentiel pour le Sénégal de se démarquer, se positionner un peu plus. Pour se faire, il faudra investir dans la formation des professionnels du secteur, innover dans l’offre touristique et établir des partenariats stratégiques sont des étapes cruciales. Une responsabilité qui incombe en grande partie à l’Aspt qui était présente au Top Resa 2024 en tant que coordinatrice de la délégation sénégalaise. Parmi celle-ci on peut citer des entreprises telles que « Cacahuètes Travel » ou encore « Contact Voyage Sénégal. » Là encore, il n’est pas aisé d’entrer en contact avec les structures et d’avoir des données exhaustives quant à leur participation et les résultats obtenus (benchmarking, partenariats etc)
C’est dans ce sens que Constance Rouxel, une spécialiste du tourisme, basée au Sénégal, a souligné l’importance de mettre le curseur sur la communication. Selon elle, « il faut parler de la destination ! En échangeant avec d’autres professionnels, j’ai réalisé que certains agents de voyage ignorent qu’il n’est pas nécessaire d’obtenir un visa pour les touristes français. Il est donc essentiel de partager des informations précises et à jour », rapporte t’elle suite à sa participation à l’IFTM 2024.
En outre, elle a insisté sur le besoin de visibilité : « Des destinations comme le Maroc ou la République Dominicaine étaient très présentes et attractives. Par exemple, chaque soir, devant le stand du Maroc, on pouvait écouter de la musique et voir des danseurs, attirant ainsi de nombreux visiteurs… »
Enfin, elle a évoqué la nécessité de moderniser l’image du Sénégal au plan international : « Le pays a évolué, et il est temps que le Sénégal, terre de Teranga , se dote d’une nouvelle image, tant auprès des professionnels que des voyageurs », a-t-elle déclaré.
Il est évident que L’IFTM Top Resa constitue une belle opportunité pour le Sénégal, dans sa quête d’une reconnaissance accrue sur la scène touristique internationale. En améliorant sa communication, en établissant des objectifs précis et en mobilisant les acteurs locaux sous la houlette des autorités étatiques, la destination sénégalaise peut être positionner comme un havre incontournable. Malgré les progrès réalisés, il reste encore des efforts à fournir pour concrétiser cette ambition.
