Grève des transports : tracasseries et marche à pied

La grève des transports dure depuis trois jours maintenant dans la capitale sénégalaise et plusieurs villes de l’intérieur. Les transporteurs protestent contre les « tracasseries » des forces de l’ordre et le transport clandestin. Les bienheureux possesseurs d’un véhicule particulier sont contents et le peuple galère.

Publié le 3 décembre 2021  

Plus aucun taxi, car rapide, Ndiaga Ndiaye et camion ne roule dans la ville de Dakar : la circulation devient soudain plus fluide et les carrefours sont plus dégagés qu’à l’habitude. À Dakar, seuls quelques bus de la société publique de transports « Dakar Dem Dikk » étaient en circulation.

Alors nombreux ceux qui ne peuvent plus se rendre à leur travail ou bien qui doivent marcher sur des kilomètres pour s’y rendre.

« Tracasseries » administratives et policières

Les syndicats de transports ont déposé des revendications en onze points pour réclamer la fin des tracasseries par la police, la douane, la gendarmerie et le service des Eaux et forêts, les arrestations de chauffeurs, protester contre les conducteurs clandestins et réclamer l’amélioration des contrôles techniques des véhicules.

Taxis en grève à l’aéroport

« Nous n’avons pas déclenché cette grève pour fatiguer la population mais pour régler nos problèmes. Depuis des années, nous signons avec le gouvernement des accords qui ne sont pas respectés », a déclaré Gora Khouma, un des responsables du Cadre unitaire.

C’est la débrouille pour se rendre à l’école ou au travail

Tous responsables

Il est bien vrai qu’il existe de la corruption policière et que certains organisent de véritables rackets auprès des véhicules de transport. Il est vrai aussi que le centre de contrôle technique de Dakar est saturé et que faire vérifier son véhicule est un véritable calvaire. Il est vrai encore qu’il existe des clandestins qui concurrence les « officiels » pour gagner de quoi nourrir leur famille.

Mais que dire de l’état des véhicules, qui ne sauraient rouler ainsi dans aucun autre pays du monde ? Que dire des chargements des camions et Ndiaga Ndiaye ? Que dire du mépris total du Code de la route des chauffeurs qui mettent bien souvent en danger les passagers et les autres véhicules ? Que dire des accidents, souvent mortels, qui proviennent du fait que le conducteur se sait « entre les mains de Dieu » ?

Un chargement classique et une plaque d’immatriculation bien visible
Peut-être une légère surcharge ? Photo : LCIS.

La galère pour le peuple

Alors depuis trois jours maintenant, nombreux ceux qui ne peuvent plus se rendre à leur travail ou bien qui doivent marcher sur des kilomètres pour s’y rendre. Les gens sont fatigués et les employeurs ne savent comment faire face.

Qu’on se rassure : les 4x4 rutilantes des habitants des beaux quartiers roulent encore. Et le TER arrive bientôt !

Pauline Sarr.

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