Tourisme en crise : la grande désillusion au Cap Skirring

C’est de la tautologie de dire qu’à la station balnéaire de Cap Skirring, quand le tourisme toussote, la population s’enrhume ! En effet, la saison touristique qui a démarré depuis le 26 octobre dernier n’a pas encore fait le bonheur de ces différents acteurs vu le maigre taux de remplissage des réceptifs hôteliers et le chiffre d’affaire des métiers liés au tourisme. Résultat, c’est la consternation qui est ici le sentiment le mieux partagé. Les raisons évoquées sont multiples et variées.

Publié le 11 janvier 2009   1 commentaire

Traditionnellement, décembre constitue le mois de fêtes par excellence et la période où le flux touristique atteint son point culminant. Mais cette saison déroge à la règle avec le peu de touristes qu’accueille la plate-forme du Cap où les réservations sont loin de faire sourire les promoteurs hôteliers et au delà les différents acteurs professionnels du tourisme.

Ainsi les cris d’orfraie fusent de partout et les récriminations tous azimuts. Jean Paul Fontaine, promoteur hôtelier des Résidences Les Alizés, un charmant hôtel haut de gamme logé au milieu d’une superbe palmeraie, à un jet de pierre de la plage, nous confie : « nous sommes victimes incontestablement de la crise économique mondiale, qui a fait que par ordre de priorité, le tourisme fait partie d’un des cinq secteurs les plus touchés. Ce qui nous place dans un état d’esprit de pessimisme ambiant pour le moment ».

Cependant, M. Fontaine est d’avis que cette crise économique n’est que l’arbre qui cache la forêt pour la bonne et simple raison qu’avant cette crise, « le tourisme au Sénégal connaissait des difficultés liées à un manque de politique ardue de sa promotion ». Les causes, soutiendra-t-il, sont le manque de compétitivité, en comparaison aux Antilles ou aux îles Caraïbes, ou encore plus prés de chez nous, au Maroc, en Tunisie. Il y a également la cherté de la destination et le taux onéreux de 18% de taxes aéroportuaires. Mais aussi une concurrence qu’il juge déloyale que l’hôtellerie classique ne cesse de subir de la part des résidents européens qui à eux seuls occupent l’essentiel des places disponibles dans des compagnies aériennes en période de vacances scolaires.

Suffisant pour Ousmane dit Ola, guide touristique de crier « La saison est nase, nous n’avons jamais connu cela au Cap Skirring. On dirait qu’on est en saison des pluies, il n’y a que le club Med qui s’en sort bien parce qu’il refuse de laisser ses clients venir visiter le village artisanal et y faire du shopping. Ils font tous leurs achats à l’intérieur pendant qu’à l’extérieur, on crève de faim » rouspète le guide.

Même au marché, on pleure, les marchandes derrière leurs étals bien fournis, essaient d’attirer à longueur de journée les touristes qui se font désirer. A bout de force, la dame Maria Guèye, de lancer : « alors que nous sommes à présent les seuls soutiens de famille parce que nos maris pour la plupart sont au chômage en raison de la fermeture en cascade de beaucoup d’hôtels de la place ».

Voici la détresse d’une saison qui n’a pas répondu aux attentes des acteurs du tourisme. La seule parade réside dans la résignation et la foi en Dieu, prône le Naaïm du Cap Skirring !

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André Mendy, correspondant à Ziguinchor.

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Lire 1 commentaire

  • 4eb76cde5ea1e4ca604bf864fbf7cbf5

    Je suis un professionnel du tourisme et je partage l’avis de M Fontaine,
    IL n’y a pas de politique national adéquate pour trouver une solution à cette crise

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