Pour le premier single extrait de cet opus, Serigne a ouvert en grand les vannes de son imagination pour endosser le rôle d’un nouveau personnage, "l’inspecteur Disiz", contrôlant les bandes sons en l’an 2024, quand "le rap prend la place de la République", avec un Joey Starr Président ! Tout un programme... On trouvera dans les 16 autres titres de ce CD autant de messages sur la fierté banlieusarde, la persévérance et la résistance aux soi-disant prédestinations. Il tourne en ridicule le "Beau gosse", raconte "Lily" à la façon des belles fictions hollywoodiennes et se dévoile discrètement dans le titre "Miss Désillusion".

Cet album sort quelques jours avant les violences urbaines qui ont touché les banlieues en France. C’est donc dans une activité brûlante et alors que M. Sarkozy entame au karcher sa guerre des mots, que Disiz entame sa promo et monte au créneau des talk-shows. Il prône clairement le dialogue pour réinstaurer l’ordre mais dénonce également ceux qui se "complaisent dans la victimisation", non sans reconnaître que les habitants des banlieues ont des raisons d’être en colère. "C’est un fait, on doit se battre beaucoup plus que les autres car l’égalité des chances proclamée n’est pas effective. Mais au moins une porte est ouverte", estime-t-il. Pour éviter les violences, Disiz la Peste préconise de "favoriser le brassage culturel" pour éviter la ghettoïsation. Il demande aussi "de ne pas mentir" sur la banlieue et de ne pas la réduire à "l’image d’une banlieue miséreuse et violente".

Merci Serigne pour cette implication symbolique et la remise à niveau de certaines valeurs. Peut être devrions-nous faire lire cette page à notre cher ministre de l’Intérieur afin qu’il puisse se détendre avec un peu d’Art... issue de l’immigration !