Mati Diop reçoit l’Ours d’or du Festival international du film de Berlin

Le documentaire « Dahomey » de la Franco-sénégalaise Mati Diop a remporté l’Ours d’Or de la 74e Berlinale (Festival international du film de Berlin en Allemagne 2024). Il s’agit de la plus haute récompense de cette manifestation cinématographique allemande.

Publié le 5 mars 2024  

Cette nouvelle consécration de Mati Diop vient après le Grand prix remporté en 2019 au Festival international du film de Cannes en France pour son film « Atlantique ».

Le documentaire « Dahomey » aborde la question des restitutions par les anciennes puissances coloniales d’œuvres d’art volées en Afrique. « En tant que Franco-Sénégalaise, cinéaste afrodescendante, j’ai choisi d’être de ceux qui refusent d’oublier, qui refusent l’amnésie comme méthode », a déclaré Mati Diop en recevant son prix.

Pour raconter l’histoire de vingt-six œuvres pillées en 1892 par les troupes coloniales françaises au royaume du Dahomey, dans le centre-sud du Bénin actuel, composé alors de plusieurs royaumes, Mati Diop fait parler en voix off la statue anthropomorphe du roi Ghézo. Dans la langue du Bénin, le fon, il se plaint de ne plus porter de nom, seulement un numéro, « le 26 », dans les réserves du musée du quai Branly, à Paris.

Il décrit son arrachement à sa terre, sa vie en exil, puis son récent rapatriement dans un musée de Cotonou, la capitale du Bénin. Pour cette narration, « il était particulièrement important que la statue s’exprime dans une langue du Bénin et non le français, la langue du colonisateur », souligne la réalisatrice.

« Dahomey » raconte la restitution en novembre 2021 au Bénin de vingt-six œuvres pillées en 1892 par les troupes coloniales françaises. Un mouvement amorcé ces cinq dernières années par les anciennes puissances occidentales, dont la France, l’Allemagne et la Belgique.

Mati Diop

Née en 1982, Mati Diop est réalisatrice et actrice. Elle vit et travaille entre Paris et Dakar.

Ses moyens et courts métrages Mille Soleils (2013), Big in Vietnam (2011), Snow Canon (2010) et Atlantiques (2009) reçoivent le Martin E. Segal - Emerging Artist Award du Lincoln Center (EU) en 2016. Ils ont été sélectionnés et primés dans de nombreux festivals internationaux comme la Mostra de Venise, le festival de Toronto, le festival de Rotterdam, la Viennale, Indie Lisboa, ou le FID Marseille. Ils ont également été programmés au MoMA et au Moving Image Museum (EU).

Son premier long-métrage, Atlantique (2019) a reçu le Grand Prix de la compétition officielle du Festival de Cannes.

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