Tout jeune, Vieux Mac Faye était passionné de musique mais rêvait aussi de devenir un juriste ou un constitutionnaliste. Tout bascule quand une fois à la Faculté de Droit de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, une note catastrophique fait sombrer son rêve. Il se consolera dans sa chambre avec les tendres notes de son fidèle riti. A force de jouer de cet instrument et en écoutant du Jazz et du Blues avec des morceaux composés par des musiciens de renom tels que Wes Montgomery, John Lee Hooker, Mac Faye oublie vite son penchant pour le droit et trouve plus que jamais ses marques dans ce style musical qu’est le Jazz.
« Ma passion pour la musique allait tôt ou tard prendre le dessus sur toute autre occupation car cet art est jaloux, il n’admet pas de rival… » confie l’artiste. Il évolue aussi dans une famille où tout le monde est musicien. Ses frères Lamine et Habib, qu’on ne présente plus, ont d’ailleurs fait leurs premiers pas avec lui en jouant du riti avant d’intégrer respectivement le Super Diamono de Omar Pène et le Super Etoile de Youssou Ndour. Mac Faye gagnera ensuite de l’expérience vers les années 80 en fréquentant les temples du « Dakar by Night » : casinos, clubs, hôtels… Avec le musicien percussionniste non voyant Pape Niang, ils forment le « Sabar Tam ». En 1984, il intervient comme guitariste-arrangeur dans les albums de Ismael Lo et plus tard de Cheikh Ndiguel Lo. Après la mise sur pied de son groupe « le Mac Ténor Band » en 1989, l’artiste réussira un parfait cocktail de mélodies africaines accordées au jazz. Une symbiose de sonorités qui va donner un style appelé « Joolof blues ».
Vieux Mac Faye est ainsi au sommet de son art et va confirmer son talent en partageant la scène avec des ténors comme Stevie Wonder, Didier Lockood…et se produit en Europe, aux USA, en Australie… Il s’est produit dernièrement en concert à Dakar le vendredi 23 mars à 20h30 au Théâtre de Verdure de l’Institut Français (ex CCF). Un concert unique et aux sonorités jazzy dont lui seul détient le secret.
Quatre questions à Vieux Mac Faye :
Lu XEW : Quelle est la situation du jazz au Sénégal ?
VMF : Discret, et il est presque impossible de faire du jazz au Sénégal car il faut d’abord l’aimer, le connaître, et s’y habituer…
Lu XEW : Que pensez-vous du festival de jazz de Saint Louis ?
VMF : J’avais une approche assez négative de cet événement au départ, mais après avoir discuté avec l’ancien directeur dudit festival, j’ai compris que ce n’était pas évident avec toutes les difficultés qu’ils rencontraient, mais l’autre problème c’est le manque d’expérience de l’essentiel de l’équipe d’organisation…
Lu XEW : Quel est l’avenir du jazz au Sénégal ?
VMF : Inquiétant, car où est l’auditoire du jazz ? La radio ou le producteur qui se soucie de le mettre en valeur ? Dans un tel cadre, il sera difficile pour le jazz d’évoluer au Sénégal…
Lu XEW : Quels sont vos projets ?
VMF : J’ai créé en 2003 une école de musique « Arc en Son » pour l’enseignement des instruments traditionnels et modernes. Je projette l’introduction de cours de peinture, de sculpture… A cet effet, je sollicite la générosité de personnes de bonne volonté qui aiment notre culture et militent pour sa promotion…
*le violon peulh à une corde.
Discographie :
• 1992 : Ainsi va la vie
• 1993 : Mademoiselle
• 2005 : Tout avec lui, rien sans lui
Contacts
33 820 97 50 / 77 647 32 77 - Courriel : vieuxmac yahoo.fr
Youssouf Chinois Diatta - Photos : http://www.kamikazz-photo.com
