Un géologue propose des tétrapodes pour stopper l’avancée de la mer

Le Centre expérimental de recherches et d’études pour l’équipement (Cereeq) s’apprête à expérimenter les tétrapodes pour stopper l’érosion côtière. Ces blocs faits avec des roches siliceux, des déchets de l’exploitation des phosphates de Mboro pèsent 4,5 tonnes chacun.

Publié le 25 octobre 2017   4 commentaires

Pour le Pr Papa Goumba Lô, géologue ; c’est la solution la moins coûteuse pour le Sénégal et les pays d’Afrique afin de stopper l’avancée de la mer.

Les options d’atténuation de ce fléau ont montré leurs limites au Sénégal. Les digues ne font que déplacer l’érosion de part et d’autre de ces barrages construits sur le rivage. Les brise-lames ont plus ou moins produit des effets escomptés comme à Saly, sur la Petite-Côte.

Le Pr Lô ne cherche pas loin. La recherche de solutions doit être précédée par une série d’interrogations. Pourquoi la baie de Soumbédioune, la plage de Ouakam, Yoff, le village de Ngor ne sont pas menacés par l’érosion côtière ? C’est parce que tout simplement ces sites sont protégés par des barrières naturelles qui dissipent les vagues et atténuent l’énergie des houles. En définitive, les vagues arrivent sur les côtes avec moins de force.

La baie de Soumbédioune est protégée par les îles Madeleine, la plage de Ouakam est à l’abri grâce aux îlots immergés, mais visibles en marées basses, alors que Ngor a comme cuirassier l’île de Ngor. « Pour lutter contre l’érosion côtière, nous devons comprendre pourquoi certaines zones ne sont pas menacées. Parmi celles-ci, il y a Soumbédioune. Les îles de la Madeleine ont tendance à briser toutes les vagues qui se dirigent vers cette baie, alors que l’île de Ngor casse toutes les vagues qui se dirigent vers le village de Ngor », explique l’universitaire qui travaille sur ces questions depuis plusieurs années.

Pour le géologue, la langue de Barbarie jouait cette même fonction jusqu’à l’ouverture de la brèche.

littoral dakarois-sénégal

Ces solutions naturelles, inspirées de l’observation, ont poussé le chercheur à fabriquer un tétrapode. C’est un bloc en béton fortifié avec des roches siliceuses récupérées sur les sites de production de phosphates de Mboro. Ce sont des blocs en béton qui pèsent 4,5 tonnes et mesurent plus de 2 mètres de hauteur. Ce bloc repose sur trois pieds en forme de trapèze.

« Nous avons mis en place un tétrapode. Ce sont des ouvrages géotechniques munis de trois pieds. Ils peuvent briser toutes les houles. Ce sont des tétrapodes qui ont permis de construire l’aéroport de Kansai, l’un des plus grands aéroports marins au monde », a expliqué le directeur du Cereeq, Papa Goumba Lô.

barrière dérisoire contre l’érosion côtière-sénégal

Une technologie qui a fait ses preuves

La dissipation des vagues et des houles s’accompagne de dépôts de sédiments derrière ces blocs. C’est par ce dépôt que ces tétrapodes reconstituent la plage. « Ces tétrapodes n’arrêtent pas la mer. Mais ils brisent les vagues. Nous aurons toujours une lagune calme derrière ces ouvrages. Ces tétrapodes arrêtent l’érosion côtière. Lorsque la houle est brisée, le sable se dépose derrière. Et, nous sommes prêts à faire des expérimentations  », a défendu le professeur à l’Institut des sciences de la terre de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar.

Après la conception, place à l’expérimentation. Les plages de Koussoum, la zone de Rufisque sont des sites choisis. Déjà le directeur général du Cereeq croit que les essais seront concluants. Cette technologie, à une différence près, a fait ses preuves dans d’autres pays. « C’est avec les tétrapodes que le Roi Assane II a réhabilité la plage de Casa ; ce qui lui a permis de construire sa mosquée. Cette technique est utilisée au Gabon pour la reconstitution des lagunes », estime l’universitaire qui plaide pour l’appropriation et l’utilisation à grande échelle de cette technologie jusqu’ici moins coûteuse. Surtout qu’une grande quantité de rochers siliceux sont des déchets de l’exploitation du phosphate à Mboro.

baie de soumbédioune-dakar-sénégal

« Nous avons beaucoup de roches siliceuses issues de l’exploitation du phosphate à Mboro. Donc, avec du ciment marin, nous avons une capacité de production illimitée de tétrapodes pour protéger nos côtes. Nous demandons aux autorités d’utiliser cette méthode pour régler ces problèmes d’érosion côtière », recommande le professeur Papa Goumba Lô. L’universitaire déconseille le déplacement des populations des rivages pour lutter contre le phénomène.

Eva Rassoul avec lesoleil.sn

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Lire 4 commentaires

  • Sénégal

    Comment l’Afrique peut avancer avec ces voleurs de projet comme ce professeur Pape Goumbalo qui a volé ce projet d’un sénégalais qui a longtemps travaillé sur qui à la base doit protéger tout le littoral avec des remblais pour récupérer les terres que la mer a prit. D’installer des brises lames et la création de zone habitable et de route ce qui règle le problème de l’avancé de la mer et de l’érosion côtière

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  • Sénégal

    Intéressant. Mais un tétrapode (quatre pieds en grecque ) ne pourra pas avoir trois pieds.....

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  • Sénégal

    Toute fois après l’experimentation de cette technique on y verra s’il faudrait que toutes les zones cotières doivent s’acquerir de celle la

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