Le Magal des charretiers

Le Magal   de Touba attire des millions de personnes chaque année. Pendant une semaine, la ville sainte est pleine à craquer. La circulation, devient un casse-tête chinois et de nombreuses personnes sont obligées d’utiliser les charrettes comme moyen de locomotion.

Publié le 10 novembre 2017   1 commentaire

Les grandes artères de Touba sont bloquées pendant la période du Magal  , et l’accès à la mosquée interdite à la circulation des voitures, exception faites de certaines personnalités. Les seuls à pouvoir prendre les pistes alentours des grandes routes sont les charrettes. Pendant le Magal, le nombre de charrettes triple, car le business est lucratif. Jusqu’à pas d’heure, les conducteurs font des allers et venues incessants dans les quartiers.

Bouchons de charrettes, Touba

Bouchons monstres… de charrettes

Le spectacle est rare, surtout pour les citadins qui n’imaginent pas une chose pareille. Alors que nous connaissons les longs bouchons de voitures en ville, à Touba, ce sont les charrettes qui créent des embouteillages monstres. De longues files de chevaux qui ruent et se cabrent, des cris de passagers paniqués, des coups de foutes qui claquent sur le dos des pauvres bêtes, voilà les scènes aux grandes heures de trafic.

Des policiers tentent de réguler la circulation. Sans grand succès, car ici tout le monde fait ce qu’il veut, la priorité n’existe pas, le plus téméraire passera en premier. Les quelques voitures qui osent se mêler à ce bal poussière, risquent l’accident tout simplement. « Quand je viens à Touba, je gare ma voiture, car c’est un parcours de combattant que de conduire avec toutes ces charrettes qui circulent n’importe comment, explique monsieur Diop, un pèlerin qui vient de Mbour. Les chevaux s’approprient la route et nous les conducteurs sommes les intrus ».

Longue file de charrettes à Touba, Sénégal

Recette journalière de 60 000 francs CFA minimum

Serigne Fallou est conducteur de charrette depuis plus de 10 ans maintenant. Les périodes de fêtes comme le Magal, le Gamou   sont ses moments préférés. Il jubile car il sait qu’il va s’en mettre plein les poches. Il avoue : « Pendant les périodes comme le Magal, je peux facilement avoir une recette journalière de 60 000 francs CFA. Je fais des distances où la course coûte 250 FCFA et je prends 10 passagers par voyage. Je tourne toute la journée jusqu’à 2h ou 3h du matin. Vers midi je peux faire une pause pour manger et reposer le cheval pendant 30 minutes, ensuite je reprends les rotations. » Dès 5h du matin les premiers passagers se bousculent pour aller prier à la mosquée et la journée de travail démarre pour les heureux hommes.

Un jeune charretier de 12 ans à Touba

Projet d’immatriculation et d’assurance des charrettes en gestation

Plusieurs fois, les autorités ont essayé de faire disparaitre les charrettes de la circulation dans la ville, sans grand succès. Car malgré les lignes de bus qui ont été mises en place, les habitants préfèrent prendre ce moyen de locomotion. C’est pourquoi l’administration pense à mettre en place un projet d’immatriculation des charrettes pour essayer de réguler la situation.

En même temps, une association de protection des chevaux propose aux conducteurs d’assurer leurs animaux au niveau d’une compagnie d’assurance de la place. Pour 100 francs CFA par jour, ils peuvent en cas d’accident ou de décès du cheval, couvrir les frais.

Eva Rassoul, envoyée spéciale à Touba.

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Lire 1 commentaire

  • 1db2badab94b1dece4c1f982e14cd2da

    le magal   de touba est constituer comme un evenement de paix car dans son ensemble il regroupe en meme temp des senegalais
    .donc consirons cela comme une union faite pour la paix

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