Avec plus de 12 000 nouveaux cas de cancer recensés chaque année dans le pays, dont 1 838 cas de cancer du sein, cette maladie reste l’une des préoccupations majeures de santé publique. Des initiatives comme Octobre Rose se multiplient pour sensibiliser, prévenir et encourager les populations à adopter des gestes salvateurs.
Un bilan alarmant au Sénégal
Selon les statistiques nationales, environ 8 000 décès dus au cancer sont recensés chaque année au Sénégal.
En ce qui concerne le cancer du sein, bien qu’il soit le deuxième cancer le plus fréquent après celui du col de l’utérus, il cause encore un grand nombre de décès : 976 par an. Approximativement, 70 % des femmes atteintes du cancer du sein décèdent dans le pays. La faute, un dépistage trop tardif selon les spécialistes.
Ces chiffres rappellent l’urgence d’une mobilisation continue contre cette maladie. Les cancers gynécologiques, incluant ceux du sein et du col de l’utérus, sont les premières causes de cancer chez les femmes, tous sexes confondus, au Sénégal.
Les initiatives de prévention
« En 2024, plus de 400 malades s’impatientent pour pouvoir être prise en charge en matières de soins », a souligné la directrice de la Ligue sénégalaise contre le cancer (LISCA), Dr Fatma Guenoune, montrant ainsi l’urgence d’une prise de conscience beaucoup plus sérieuse.
Engagée dans la lutte depuis plus d’une décennie, l’experte, lors du lancement de la campagne de cette année, insiste sur l’importance du dépistage précoce. Elle recommande vivement aux femmes âgées de 40 ans et plus de réaliser une mammographie tous les deux ans. Ce geste est très simple, mais essentiel permet de détecter les anomalies à un stade précoce, améliorant ainsi les chances de guérison.
En outre, le Dr Guenoune sensibilise également les jeunes femmes, dès l’âge de 20 ans, à pratiquer régulièrement l’autopalpation des seins. Il s’agit d’un auto-examen simple à réaliser, chaque mois, après le cycle menstruel, qui permet de repérer des masses ou des anomalies au niveau des seins. Cette pratique, combinée à des consultations régulières, peut sauver des vies, d’autant plus que le nombre de cas de cancers du sein chez les jeunes femmes est en augmentation.
Amélioration de l’accès aux soins
Au Sénégal, une séance de radiothérapie est très couteuse. Malgré les subventions à hauteur de 75 % du gouvernement et la chimiothérapie prise en charge 100 %, beaucoup de frais incombent encore aux patients.
Cette année, pour encourager le dépistage, le ministère de la Santé du Sénégal a pris des mesures concrètes pour rendre la mammographie plus accessible. Durant tout le mois d’octobre, le prix de cet examen a été réduit de 30 000 à 15◊000 FCFA.
Dans un message publié dans son compte X, le président de la République a réitéré l’engagement à renforcer la sensibilisation des populations et à promouvoir des politiques de prévention efficaces. Il appelle à une mobilisation collective pour faire connaître la maladie, les facteurs de risque et les moyens de la prévention.
Les perspectives 2024
Chaque année, le mois d’octobre est marqué par de nombreuses initiatives de sensibilisation. La 7ᵉ édition de la traditionnelle Marche Rose de l’association cancer du sein Sénégal a une fois de plus rassemblé des milliers de personnes autour de la lutte.
Les objectifs de la LISCA pour cette année est claire. Elle prévoit de dépister 15 000 femmes à travers tout le pays, en subventionnant 2 000 mammographies et en offrant plus de 1 000 mammographies gratuites aux femmes.
En parallèle, la formation est au cœur de sa stratégie avec 120 sages-femmes formées au dépistage du cancer du sein et du col de l’utérus, ainsi que 500 relais communautaires et Badienou Gox mobilisées pour relayer les messages de prévention dans leurs communautés.
