Suicide écologique sur la bande de filaos du littoral

La bande de filaos du littoral nord du Sénégal qui contribue à fixer les dunes, lutter contre l’avancée de la mer, protéger contre les vents et améliorer la qualité de l’air, est en danger. Guédiawaye, Malika, Yeumbeul voient disparaître cette forêt classée tous les jours sous l’œil indifférent des autorités.

Publié le 21 novembre 2018   5 commentaires

Ce sont des centaines de filaos qui jonchent le sol. Un spectacle qui ne laisse aucun doute sur une prochaine catastrophe écologique. Sur cette bande de terre côtière, les Niayes [1], le filao est un arbre qui a toute son importance pour la survie des populations et la préservation de l’environnement.

La coupe de ces filaos laisse croire que ce n’est pas l’œuvre de la population, mais plutôt un exercice industriel. Le combat des habitants et des défenseurs de l’environnement pour empêcher que les promoteurs ne s’emparent de cette bande de terre ressemble au duel de David contre Goliath.

La bande de filaos détruite sur des kilomètres à Guédiawaye

Entre projets de lotissement, installation de sociétés industrielles et coupes sauvages, la bande de filao est en grand danger au Sénégal.

Et pourtant, le président disait...

Pourtant, le président Macky Sall donne régulièrement des instructions de préservation de la bande de filaos.

Au Conseil des ministres du 20 janvier 2016 : « (...) le Président de la République engage le ministre de l’Environnement et du Développement durable à veiller à la conservation de la « bande des filaos », (...) ».

Au Conseil des ministres du 20 juillet 2016, il avait instruit le Premier ministre « de veiller à la préservation stratégique du littoral national, notamment, de la bande des filaos et des cordons dunaires ».

Au Conseil des ministres du 30 novembre 2016 : « (...) le Président de la République demande également au Premier ministre de lui faire un rapport circonstancié sur la situation foncière et immobilière le long de la bande des filaos, qui fait l’objet d’une grande convoitise, suite à la réalisation de la nouvelle voie de dégagement nord (VDN) ».

La forêt de filaos détruite pour des projets immobiliers

[1« Niayes » est le terme wolof utilisé pour désigner la longue zone côtière reboisée allant de Guédiawaye (banlieue nord de Dakar) jusqu’à Saint-Louis.
Sur près de 180 km, les niayes sont constituées de hautes dunes de sable coupant le vent marin. Elles ont fait l’objet dans les années 70 et 80 d’un grand programme de protection et de reboisement qui rend le paysage si caractéristique. En effet, une bande de filaos d’une largeur moyenne de 350 mètres court tout le long de cette côte. Le filao (casuarina equisetifolia) est un arbre d’origine australienne qui a besoin de très peu d’éléments minéraux et d’eau de pluie pour survivre.

Eva Rassoul avec BF

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Lire 5 commentaires

  • cc357d56c7a7c794672ee8109c1c69a0

    Je suis tout à fait d’accord avec vous c’est vraiment dommage que le Sénégal ne protège pas cette bande de filaos aussi important pour la protection. Des vent de sable l’avance de la mer est tant d’autres .chose qui nous aide a mieux . Nous c’est le même problème au lac Rose les fais sont déjà morcelé reste juste a terrasse.ibrahima mbaye lac rose.

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    Un vrai désastre qui nous a obligés mon mari et moi a déguerpir de Malika Beach au Lac Retba où nous aimerions rester pour jouïr de la vie tranquillement à l’ombre des filaos sans prendre notre bâton de pélerins encore et encore. Nous adorons vivre dans le secteur du Lac Retba où nous reboisons personnellement et faisons attention à ne pas polluer et vivre ancestralement sans béton ni produits chimiques.

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    Oui, c’est vraiment dommage ! je le vois chaque jour en passant par la VDN. Il y a des grandes parties qui ont été coupés et nettoyées surement pour construir de nouvelles cités. Nous allons le regretter plus tard quand ces nouvelles maisons suffiront des effets de la mer si proche et quelles aident à ce changement climatique, puisque la mer montera et les filaos ne pouvront plus l’empecher. Que pouvons faire nous contre cela ?

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  • b6dfad7b4afd20765cc0a58d99efe784

    Oui un vrai désastre dans « l’ignorance totale » des autorités ! Les grandes houles de l’année passée ont ont fait d’énormes dégâts en Casamance : de la Guinée-Bissau à l’embouchure du fleuve ! Plus un filao debout... Un spectacle fin du monde. Quelle désolation... Et bien sur, Personne ne s’est déplacé

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  • a775d69ecda646f331ccba3c36422c56

    Mais où sont les agents des eaux et forets ?

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