Sénégal, l’autre pays de la baguette

Lorsque l’on pense au Sénégal, l’on pense au riz, élément quasi incontournable des repas. Le fameux riz ou thieb qui est littéralement servi à (presque) toutes les sauces. Désormais il faudra compter avec le pain, plus précisément la baguette.

Publié le 4 janvier 2018  

8 millions de baguettes vendues par jour

Les 8 millions de baguettes de pain écoulés tous les jours viennent sinon bousculer la suprématie du riz-roi mais offrent à voir une autre facette de ce Sénégal qui riz. Sénégal, pays à pains donc : la preuve par les 8 millions. Sénégalais accro à la baguette. Qui l’eut cru ?

On connaissait le stéréotype du français à béret et baguette sous le bras, désormais, outre riz et poisson, il faudra inclure dans les incontournables ou trademark du Sénégal : le pain.

Le secteur farine : un secteur VIP

Les 500 milliards de CFA de chiffre d’affaires pour la totalité du secteur de la boulangerie contribuent à la création d’emplois indirects chiffrés à environ 40 000. Ces chiffres positionnement clairement la filière farine comme un acteur VIP de l ‘économie nationale.

Si le Sénégal enregistre un total de 1 797 boulangeries reconnues, elles ne sont pas également réparties dans tout le territoire, loin de là : avec ses 683 boulangeries enregistrées, Dakar concentre la plus grande portion de celles-ci tandis que la ville de Touba en enregistre 200. Cette santé du secteur ne doit pas occulter « l’anarchie totale » résultant sur le non respect des réglementations enregistré dans la filière ni le fait qu’avec « 150 frs l’unité, les boulangers payent les intermédiaires, donnent 45 frs aux vendeurs et se retrouvent avec 10 frs de bénéfices » ces mots émanent d’Ousmane Mbaye, directeur du commerce extérieur. Bénéfice qui est, convenons-en, très peu en regard du travail fourni.

Fort de tout ceci – les délices de la pâtisserie n’ayant pas été mentionnées – la boulangerie, s’affirme tel un « vecteur de cohésion et surtout de stabilité sociale » selon Ousmane Mbaye.

D’où la pertinence du conclave des agents du secteur en vu de confronter les problèmes du secteur et remédier à ceux-ci, qui s’est tenu en présence du ministre du commerce : Alioune Sarr.

Plus de vente de pain dans les boutiques

Il y aura du changement dans le secteur du pain, si le ministère suit les réclamations des boulangers. Ces derniers veulent faire disparaitre les intermédiaires, et même le pain des boutiques. L’excuse annoncée est le manque d’hygiène et d’espace adéquat pour stocker le pain dans ces boutiques. Un décret datant de 2004 interdit pourtant la vente de cette denrée dans les boutiques ne disposant pas d’aménagements et de personnel d’appoint. Mais comme beaucoup d’autres décisions de l’Etat, cette mesure n’a pas été suivie. Des clients aux mains pas toujours propres qui touchent à tous les pains avant d’en choisir un, il y a de quoi vous dégouter d’en acheter. Bientôt il faudra vous rendre dans une boulangerie si vous êtes accro de cette denrée.

Irène Idrisse avec APA

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