Depuis des mois, les pêcheurs saint-louisiens ont engagé une campagne pour dénoncer les risques sur l’environnement de l’exploitation gazière au large qui menacerait à la fois la biodiversité et la pêche. Selon Moustapha Dieng, secrétaire général du syndicat national autonome des pêcheurs du Sénégal, la zone concernée par le projet d’exploitation de gaz offshore dénommée Grand tortue Ahmeyim, abrite une importante population de poissons dont dépendent des milliers de pêcheurs artisanaux.
Nous sommes convaincus que l’exploitation gazière est incompatible avec une pêche durable à Saint-Louis. La société exploitante envisage de percer un récif corallien situé en profondeur, considéré comme lieu de reproduction naturelle des poissons pour construire un pipeline. Cela risque d’avoir des conséquences énormes sur la biodiversité mais aussi sur les pêcheurs à Saint-Louis au nombre de 3000 qui vivent essentiellement des fruits de leur pêche. Nous le ressentons déjà car le poisson se fait de plus en plus rare et les pêcheurs saint louisiens sont dans la galère, a-t-il lancé.
L’ACCAPAREMENT DES AIRES DE PÊCHE DÛ À L’INSTALLATION DE PLATEFORMES
Les pertes de pêcheries au large des côtes sénégalaises ont été plus considérables depuis l’installation de plateformes pétrolière et gazière qui encombre de vastes zones de pêche. Selon Moustapha Dieng, la surface d’une plate-forme, y compris l’aire de sécurité, peut s’étendre jusqu’à 600 mètres. Aujourd’hui, cette question de l’accaparement des aires de pêche est bien réelle et affecte les pêcheurs puisque les gardes côtes leurs interdisent de s’approcher à 500 mètres des sites gazier ou pétrolier en mer alors qu’il s’agit pour la plupart de zones très poissonneuses