De la pratique du Ramadan
Les règles du jeûne ont étaient établies à partir du Coran et des traditions prophétiques. Pour un bref rappel, le jeûne pendant ce mois constitue l’un des cinq piliers de l’islam. Un long texte du Coran est à la base de la législation sur ce jeûne. Voici la traduction : « Ô vous qui croyez ! Le jeûne vous a été prescrit de même qu’il a été prescrit à ceux qui vous ont précédés. Peut-être craindrez-vous Allah » sourate 2 verset 183.
Pour les professeurs Tall et Taib Socé, deux islamologues de renom, Dieu sait notre propension à oublier et à ne pas être persévérant dans le rappel : c’est pourquoi Il nous a prescrit les actes d’adorations afin de faire vivre notre conscience et notre cœur à son rappel. Le jeûne du mois de Ramadan fait partie de cette éducation, de cette élévation de l’âme.
Le Ramadan est une période qui inculque la discipline et l’observation de l’obéissance aux lois de Dieu énumérées dans le Coran.

Du déroulement du jeûne
Le jeûne quotidien débute par la formulation de l’intention de l’accomplir comme un acte religieux. Pendant le jeûne diurne, le musulman doit non seulement s’abstenir des « mouftirats » (de manger et de boire, mais également de tout plaisir sexuel et de tout plaisir des sens). Après la prière du soir (Maghrib), les interdits cessent. Le Coran permet à ceux qui sont légalement unis d’avoir des relations sexuelles la nuit en temps de jeûne. En tout cas, il n’y a pas de règles à observer après la rupture de jeune : tous les plaisirs (manger, boire, etc.) deviennent licites.
Lexique wolof/français du Ramadan
Xëdd repas que l’on prend à l’aube et qui nous permet de tenir durant le jeûne. Woor : jeûner Koor : jeûne, ramadan Weeru Koor mois de ramadan Bësten repas que l’on prend tard dans la nuit pour éviter qu’on se réveille à l’aube pour prendre le xëdd. Ndogou ça peut signifier le repas de rupture du jeûne. Ça peut signifier aussi rompre le jeûne Dogg Interrompre le jeûne Xiif avoir faim Mar avoir soif Suukaru koor c’est un présent composé souvent de denrées de première nécessité qu’un époux donne aux parents de son épouse durant le mois de ramadan. L’épouse peut également faire de même pour les parents de son époux. C’est selon une tradition non pas islamique mais bien sénégalaise. Le présent peut être remplacé par une somme d’argent, un tissu, etc. Murum koor C’est l’aumône que tout musulman doit donner aux plus démunis à la veille de la fin du mois de ramadan. Selon la tradition islamique, c’est cette aumône qui va valider notre jeûne du mois de ramadan. Même ceux qui n’ont pas encore atteint l’âge de jeûner sont concernés par le mburum koor. Il est préférable que l’aumône soit composée d’une denrée dont vivent régulièrement les habitants du milieu où l’on se trouve. Par exemple, pour le Sénégal, le riz, le mais ou le riz peuvent constituer le mburum koor. Le Mburum peut aussi être chiffré en somme d’argent. Weer wi La lune Lekk Manger Jeex Maigrir Nafila Les prières surérogatoires effectuées après la prière du soir. Elles annoncent à chaque fois le jeûne du lendemain. Par exemple, si je dois jeûner demain, je fais la nafila juste après la prière du soir d’aujourd’hui.
Des jeûneurs et les dispenses
Tout musulman ayant atteint l’âge de la puberté est normalement astreint au jeûne. Personne n’est tenu de jeûner si sa santé ne lui permet pas et, si tel est le cas, le jeûneur doit arrêter. Sont donc exempts du jeun les sept cas suivants : le fou jusqu’à ce qu’il récupère la raison, la femme en état de menstrues, l’adolescent jusqu’à la puberté, le voyageur éloigné de chez lui de plus de 84 km environ (mais rien n’interdit de s’y plier tient à préciser Taib Socé), le malade grave, le vieillard et les personnes qui se sentent trop faibles, la nourrice et la femme enceinte. Les jours du jeûne perdus pour les raisons évoquées précédemment doivent être rattrapés au cours de l’année. L’exemption du jeûne tout entier (jeûne impossible à accomplir) est admise si l’on nourrit un ou plusieurs pauvres (leur nombre et la quantité de nourriture donnée sont proportionnelle à la richesse de l’individu).
LA LECTURE DU CORAN
Le mois du ramadan est décrie comme le mois du Coran. D’ailleurs, le livre Saint a été révélé pendant le mois du Ramadan pour souligner son importance et son poids. Beaucoup de musulmans pratique la lecture du Coran en cette période pour augmenter leur piété.
Des jeux de hasard (PMU, loterie avec gain) et loisirs
Le professeur Tall nous rappelle que les jeux de hasard sont radicalement interdits par le Saint Coran dans et en dehors du Ramadan.
De la pratique du sport
L’Islam encourage le sport pendant et en dehors du Ramadan. L’athlétisme, l’escrime, le tir à l’arc, la lutte (mais sans la boxe), la natation… sont permis.
Cependant l’indécence vestimentaire est formellement interdite de même que l’association d’hommes et de femmes dans la même circonscription sportive explique le professeur Tall.
Des distractions musicales pendant le jeûne
Sur ce point, l’imam Tall reste ferme « L’islam s’insurge et lutte contre la dépravation des mœurs, le déviationnisme culturel et contre toute mouvance satanique. Ces distractions citées plus haut sont tolérables si elles sont gérées pudiquement et sereinement au profit de la communauté ».
Taib considère que la musique peut être acceptée du moment qu’elle nous ramène dans notre spiritualité. Des chansons qui éveillent dans le bon sens ne sauraient être « Haram » Il est à noter que qu’à côté de la mélopée du chamelier, de la fileuse de laine, il est indéniable que les artistes ont un raffinement artistique qui marque l’âge d’or de l’islam.
De la spiritualité pendant le Ramadan
Outres ces considérations, Oustaz Taib Socé nous rappelle que le mois de Ramadan révèle un caractère spirituel et véhicule des valeurs de paix, de fraternité et de solidarité :
- le mois de Ramadan est le mois où la faim rappelle aux riches l’existence des pauvres et où les aumônes sont recommandées. Une aumône officielle est en outre prévue lors de la Zakat de rupture de jeûne afin que tous, même les nécessiteux, puissent se réjouir lors de la fête de fin de jeûne ;
- c’est aussi un temps de prières et d’instructions religieuses (mosquées, radio, télévision, avec de nombreuses récitations du Coran par des spécialistes réputés). C’est l’occasion d’expier les péchés (passés, présents, futurs).
Le professeur Tall abonde dans le même sens et ajoute que le principe du jeûne est lié à celui du contrôle de soi et de la maîtrise d’exercice de la volonté pour dominer ses passions, résister à la faim, à la soif, etc. Il constitue une leçon spirituelle de même qu’il fait naître un état de purification. En définitive il suffit d’être comme une « locomotive sur les rails et de ne point dévier ».