Présidentielles 2012 : la bataille des affiches

Si la campagne électorale a commencé depuis le samedi 4 février 2012, celle de toutes les batailles battait son plein sur divers fronts depuis un moment. Du slogan le plus original à l’affiche la plus captivante, les candidats avaient peu de champs pour se positionner et séduire les électeurs.

Publié le 23 février 2012  

Chaque candidat ayant un message à faire passer, Macky Sall n’a pas tardé à trouver le porteur du sien : un corbeau (l’oiseau messager), la preuve notre chasseur d’images l’a trouvé au-dessus de son affiche. Un fait à la limite anodin, mais peut être révélateur, car le corbeau est un oiseau assez spécial dans plusieurs civilisations et croyances.

L’on raconte que dans la bible, il aurait été envoyé par Noé pour chercher la terre après le Déluge. Chose que l’animal bien trop occupé n’a pas faite, ce qui lui laissera une vilaine réputation de jouisseur. Cependant, en Afrique noire, le corbeau se serait-il repentit car il est regardé autrement. Il prévient les hommes des dangers qui les menacent, et est à la fois un guide et un protecteur. Alors que fera-il du message de Macky qui dit : « agir ensemble pour le développement » ?

Et si notre cher corbeau devrait se lancer dans sa mission à l’africaine, serait-il en mesure de signaler le danger au moment où l’on aperçoit sur l’affiche du candidat Wade la note : « C’est lui qui rassure ». Traité de vieux aussi, la magie du maquillage et de la retouche d’image ont réussi à « rassurer » davantage. Après tout, il n’est pas si vieux que ça, du moins sur la photo. Blanchit ou pas également, il présente la paume de ses deux mains comme pour dire, je les ai bien propres ou encore pour dire au-revoir, adieu…

Quant-à Djibril Ngom, il annonce la rupture et tombe sur un site de rencontre, mais aussi le démontre à travers le regard et son bon voisinage avec les affiches de concerts. Amsatou Sow Sidibé et ses affiches imprimées à la boîte d’à côté, joue encore sur la carte de la proximité. La candidate de l’espoir qui donne des cours de droit à l’Université, serait telle tentée aussi par les cours de maths à domicile ?

Dans la foulée, cette bataille des affiches ou de slogans campe le décor dans les artères de la ville, avec un Tanor en bon ténor, les manches de sa chemise bien retroussées pour descendre sur le terrain et plaider pour une République de « vérité » et de « droiture ». Son compagnonnage avec Haïdar le rend plus vert et rappelle qu’ils sont « ensemble pour l’écologie ».

Un Gadio, avec un élan à l’américaine, le doigt pointé vers l’avant, affiche son originalité et se dit prêt à « nourrir, éduquer, soigner et libérer les énergies ». Idy et ses couleurs oranges invite à se tenir debout, et pourquoi pas déclencher « une révolution orange », comme les Ukrainiens en 2004.

Cheikh Bamba Dièye calmement mais sûrement se dit incarner le candidat de la citoyenneté active, et un Moustapha Niasse, porté par un important groupe de leaders autour de Bennoo Siggil Senegaal (se regrouper pour redresser le Sénégal), joue sur la carte de l’unité pour « reconstruire » le pays de la téranga…

Sacrés candidats, pour une bataille des affiches, l’environnement en fait vraiment aussi les frais. Espérons que le candidat qui sera élu au lendemain du 26 février puisse être conscient de la nécessité de nettoyer les affichages « sauvages » notées par ci, par là et d’y remédier dans l’avenir.

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Youssouf Chinois. Photos : Jules & RT

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