Ousmane Sow, ce sont ces sculptures monumentales dédiées aux Noubas, aux Peuls, aux Massaï, aux Zoulous, ou encore à la bataille de Little Big Horn, qui l’ont rendu célèbre dans le monde entier depuis les années 80.
En 1999, l’œuvre de Ousmane Sow, a fait l’objet d’une grande rétrospective sur le Pont des Arts.
C’est le premier artiste africain à entrer à l’Académie des Beaux Arts, un moment qu’il a dédié à l’Afrique et à Nelson Mandela, visiblement très ému :
« Rien de ce qui m’arrive cet après-midi ne m’est habituel : roulements de tambour, décoration, un habit de prince conçu par Monsieur Azzedine Alaïa, un grand couturier au talent de sculpteur. Mon élection a d’autant plus de valeur à mes yeux que vous avez toujours eu la sagesse de ne pas instaurer un quota racial, ethnique ou religieux pour être admis parmi vous. Comme mon confrère et compatriote sénégalais Léopold Senghor, élu à l’Académie française, il y a trente ans, je suis africaniste. Dans cet esprit, je dédie cette cérémonie à l’Afrique toute entière, à sa diaspora et aussi au grand homme qui vient de nous quitter, Nelson Mandela. »
En tant que membre associé étranger, Ousmane Sow, 78 ans, a été élu à l’unanimité au fauteuil précédemment occupé par le peintre américain Andrew Wyeth.
Ousmane Sow, premier Noir à l’Académie...
L’épée a été remise au nouvel académicien par Abdou Diouf, secrétaire général de l’Organisation Internationale de la Francophonie et ancien président du Sénégal. Conçue par Ousmane Sow, elle représente un africain Nouba effectuant un saut, évoquant son propre « saut dans l’inconnu » quand, à l’âge de cinquante ans, il a abandonné son métier de kinésithérapeute en banlieue parisienne pour sa passion de toujours, la sculpture.
Repères biographiques
Né à Dakar en 1935, Ousmane Sow sculpte depuis sa plus petite enfance. En 1957, au décès de son père, il part pour Paris où il vit de petits métiers ; il y passe le concours d’infirmier puis entre à l‘école de kinésithérapie de Boris Dolto, personnage qui marquera fortement sa personnalité.
Après l’indépendance de 1960, Ousmane Sow retourne dans son pays, devenu la République du Sénégal, dont le président est alors Léopold Sédar Senghor, et opte pour la nationalité sénégalaise. De retour en France en 1968, il travaille à Fontenay‐sous‐bois, Montreuil, Paris, dans des cabinets qui lui servent aussi de studios de cinéma où il réalise des courts‐métrages mettant en scène de petites sculptures animées ; il transforme ses appartements successifs en ateliers de sculpture, détruisant ou abandonnant derrière lui les œuvres qu’il crée.
En 1980, il décide de rentrer définitivement au Sénégal et ouvre un cabinet médical privé. C’est là, dans son pays, que naissent ses premières grandes sculptures représentant les Nouba du Sud Soudan.
Révélé en 1987 au Centre Culturel Français de Dakar, où il présente sa première série sur les lutteurs Nouba, l’artiste expose six ans plus tard, en 1993, à la Dokumenta de Kassel en Allemagne, puis, en 1995, au Palazzo Grassi, à l’occasion du centenaire de la Biennale de Venise, expositions qui signent sa consécration.
S’attachant à représenter l’homme, il travaille par séries et s’intéresse aux ethnies d’Afrique (Nouba, Masaï, Zoulou et Peul), puis d’Amérique en représentant, en 1999, « La bataille de Little Big Horn », une série au souffle épique composée de onze chevaux et vingt quatre personnages. La même année, sur le Pont des Arts à Paris, une rétrospective de son œuvre réunissant les séries africaines et « La bataille de Little Big Horn » attire plus de trois millions de visiteurs.
L’œuvre d’Ousmane Sow a été exposée par la suite dans plus d’une vingtaine de lieux, dont le Whitney Museum à New York. En 2001, il confie aux Fonderies de Coubertin la réalisation de ses premiers bronzes à partir de ses originaux. Plus de quarante grands et petits bronzes ont depuis vu le jour.
Profondément enracinée dans la terre africaine et éminemment universelle, célébration magistrale du corps et méditation sur la vie humaine, son œuvre est volontairement
figurative. Ainsi en témoignent ses sculptures en bronze installées dans les villes d’Angers, Besançon ou Genève, représentant « L’Immigré », « L’homme et l’enfant », ou encore « Victor Hugo », réalisée à la demande de Médecins du Monde pour la journée du refus de la misère.Ousmane Sow s’est éteint le 1er décembre 2016 à l’âge de 81 ans.
L’Académie des Beaux-arts
L’Académie des Beaux-arts, ainsi dénommée depuis 1803, est l’une des cinq académies qui forment l’Institut de France par ailleurs constitué de l’Académie française, l’Académie des Sciences, l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres et l’Académie des Sciences morales et politiques.
4 décembre 2016 à 13:43, par DIACK
L’Europe a eu son Picasso l’Afrique son SOW ,ils sont toujours avec nous ; Reposez en paix .
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10 février 2014 à 13:43, par niabalo
felicitations Mr Sow, vous etes un ambassadeur de l’afrique
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