La caricature est un moyen d’expression souvent décrié. « Quand on fait ce métier, on a tendance à tout voir de manière déformée », sourit Odia. Son métier de dessinateur et de formateur en communication graphique lui impose un regard toujours plus critique et moqueur sur le monde.
De son vrai nom Oumar Diakité, Odia s’est prit de passion pour le dessin dans sa plus tendre enfance. Alors que ses petits camarades jouent au football, lui adore croquer tout ce qu’il voit, et même des images qui traversent son esprit. À la place des mots, il aime communiquer à travers le dessin. Il y exprime ce qu’il ressent, ses analyses, son point de vue sur ce qui se passe autour de lui, pour communiquer et informer le public sur des sujets donnés. Car même si une caricature déforme la réalité, l’exagère, elle en garde quand même toute l’essence, le fond. Le grossissement des traits est une technique qui permet de dérider le lecteur. Un exercice pas toujours facile.
Dans un pays où les politiques et hommes publics sont souvent frileux devant le travail d’information, Odia ne craint pas de se mouiller pour ses lecteurs. Il raconte : « C’est vrai qu’à une époque certains prenaiten mal les caricatures, mais c’est un métier qui est en vogue et qui est mieux appréhendé par le public maintenant. Avec la liberté d’expression, les gens comprennent que c’est juste un autre mode d’expression, une autre manière de communiquer. » Grâce à son sens du professionnalisme, le bonhomme a toujours su éviter les attaques et autres plaintes à cause d’un de ses dessins. Dans une culture où les gens aiment rire et se moquer, rire de l’autre à travers des dessins lui facilite le travail.
La caricature pour l’artiste est dérision, moquerie de tout. Ou encore l’art de pimenter un peu l’actualité. Voir tout à travers le sourire. Une touche d’humour qui n’occulte en rien son profond souci d’informer le public sur les sujets d’actualité. On se rappelle encore ses caricatures sur des sujets comme les marchés de l’ARMP (Agence de régulation des marchs publics), le référendum, la psychose du terrorisme ou encore la bataille de positionnement au parti socialiste. Des sujets qu’Odia traite avec humour et dérision qui fait mieux passer la pilule des tares et maux de la société.
Comme Odia, de nombreux jeunes commencent à s’intéresser à cette profession, même si elle n’est pas très lucrative . Réunis autour d’une association, les dessinateurs du Sénégal préparent d’ailleurs un festival qui se tiendra du 11 au 18 novembre, la Semaine de la satire.
L’artiste partage son temps entre ses croquis (il est dessinateur de presse au journal La Tribune et son métier de formateur à l’école des beaux arts de Dakar. Le projet qu’il remet toujours à demain à cause de son agenda trop chargé, c’est une bande dessinée personnelle. Un album qui laissera assurément une empreinte aussi indélébile que celle de feu Cabu qui a été pour lui source d’inspiration.
Contact
Odia Omar Diakité : odiakit gmail.com
11 août 2021 à 13:25, par gbalin jean thomas
tres bon site
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8 décembre 2018 à 12:31, par SOW
jaime beaucoup les caricature de l artiste c vraiment sympaj aimerai le contacter svp merci
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22 juin 2018 à 16:50, par J P Ndiaye
Odia est un génie, à tous points de vue ; je le compare, en mieux, à Plantu du journal « le Monde ». C’est dommage que son talent ne soit pas mieux reconnu ; dans un pays où son art aurait été valorisé, il aurait été sacré ROI.
Toutes mes félicitations Monsieur ODIA !!!!!!!!!
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10 novembre 2016 à 13:12, par KANTE
J’aime bien ses caricatures. Elles ont deux rôles selon moi : informer et donner de sourire. Je lui suggère de collectionner toutes le caricatures qu’il a eu à faire dans un magazine et de le vendre même si c’est pour récupérer les frais de conception.
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