Toute l’œuvre de Ndoye Douts est ancrée à Dakar, la ville aux constants embouteillages, aux voitures aussi nombreuses que les hommes. Les bras démesurés de ses personnages moulinent à tous les vents, ouverts aux autres comme au changement, en quête de fraternité.
Dans ses toiles, les immeubles se superposent. Le rythme et le chant sont là, tel un morceau de Miles Davis, de Youssou N’Dour, ou du Reggae de Meta Dia et de Puppa Lëk Sèn.
Les bateaux partent à la pêche, ou beaucoup plus loin, vers un avenir rêvé, en Europe. Les mosquées appellent à la prière, on court dans tous les sens : c’est la course à l’espoir. On suffoque, on klaxonne, on crie. À quel dieu se vouer ?
Ndoye Douts
Né en 1973 à Sangalkam au Sénégal, Ndoye Douts est diplômé de l’Ecole nationale des Arts de Dakar dont il sort major de sa promotion en 1999.
L’artiste vivait et travaillait à Dakar, dans le quartier de la Médina où se concentre toute l’effervescence artistique de la ville.
Ses œuvres sont empreintes du rythme effréné de la capitale sénégalaise et de ses faubourgs populaires : Medina, Gueule Tapée, Pikine, Colobane. Ses toiles aux couleurs vives présentent une multitude de détails et d’éléments qui se confondent et se répondent ; ici un poisson, là un damier, là-bas une barque.
La toile ne cesse de nous surprendre, notre regard s’y plonge et se laisse aller à l’harmonie et à la poésie. Dans ses grands dessins, le papier froissé apporte une nouvelle dimension à son travail ; l’aplat devient texture et relief, le regard chemine différemment. Douts nous invite à découvrir ou re-découvrir sa ville au rythme intense, musical, où transparait l’exil mais aussi la fraternité et l’espoir.
Il s’est éteint en juin 2023 à, l’âge de 50 ans.