Musique : Ilam, le prince peuhl qui a conquis le Canada

Arrivé au Canada, Montréal en 2014, il ne lui aura suffit que de quelques envolées mélodiques pour mettre Montréal à ses pieds. En deux ans il raffle le prix Vitrine, le prix coup de cœur du public, le prix de l’Equipe Spectra et la révélation musicale de l’année. La consécration de dix ans de travail acharné pour ce jeune prodige sénégalais.

Publié le 27 octobre 2017   1 commentaire

Il a cette sensibilité dans la voix qui vous touche dès les premières notes de ses chansons. Des histoires racontées sur du jazz et de l’afro pop qui l’ont propulsé sur le devant de la scène musicale canadienne et lui ont ouvert les portes du succès.
De son vrai nom Abdoul Karim Tall, il prend le pseudonyme Ilam qui signifie « l’eau de l’espoir », en peule, d’où il tire sa force pour aller au bout de ses rêves et résister aux coups de la vie.

ilam artiste sénégalais sur scène au Canada-

Blues du fleuve dans le sang

De son Fouta natal, Ilam aura gardé les racines même de l’autre côté de l’océan. Dans ses textes, dans sa voix, dans son comportement, le prince peuhl représente dignement ses ancêtres. Dans une chanson comme « Mi soussi » il laisse parler son cœur, paraitre ses origines, une mélodie du désert dans un rythme blues. Des sonorités nomades qui vous emmènent faire un tour à dos de chameau dans le désert.

Pourtant avant d’en arriver à mettre les canadiens et les mélomanes à ses pieds, Ilam aura livré un dur combat contre la vie et ceux qui ne croyaient pas en son talent. Une histoire faite d’espoir et de rêve pour ce fils de caste noble où la musique n’est pas la bienvenue. Personne avant lui n’a jamais chanté ou fait de la musique dans la famille. Il raconte : « Quand j’étais petit, des griots venaient à la maison pour nous chanter des chansons, des contes traditionnels de mon pays. Leurs voix me faisaient quelque chose et ça m’a donné envie de chanter ». Il se prend de passion pour le chant, la percussion et la guitare dès lors et à l’insu de ses parents va prendre des cours chez un vieux monsieur à 5 kilomètre de chez lui.

« Je récolte tout ce que j’ai semé. Le meilleur reste encore à venir »

Ses études secondaires terminées, il intègre l’Ecole Nationale des Arts de Dakar pour quatre ans. Après avoir goûté au rap, il ne se sent pas trop à son aise dans ce registre et fait un revirement total. Son feeling en réalité passe par les sonorités traditionnelles, des artistes comme Baba Maal, Gary Clark, Kezia Jones ou encore Lauryn Hill. Il semble avoir enfin trouvé sa voie en 2011 et décide de se lancer dans l’afro-pop acoustique et le reggae.

ilam-afro pop-canada-sénégal

Pour ce nouveau départ, il décide de tenter sa chance au Canada en 2014. Il trouve un boulot mais ne cesse de penser à la musique et à la vingtaine de morceaux qu’il a en répertoire. Alors quand il entend parler d’un concours musical, il n’hésite pas à tout lâcher pour vivre sa passion. « Lorsque j’ai entendu parler du concours Vitrine des Musiques Locales Métissées, j’ai compris que je tenais là une chance de réaliser enfin mon rêve. J’ai alors décidé d’y participer », se souvient-il.

Il se met en quête de musiciens pour l’accompagner dans cette aventure et se lance dans la bataille. « On avait répété juste quatre fois avant le jour J. On était en concurrence avec une trentaine d’artistes qui avaient déjà tout un bagage derrière eux. Des EP, des albums... Nous on n’avait rien dans les mains ! Mais on y est allé... ». Une foi, du courage et surtout du talent que le public saura reconnaitre. En une soirée, en moins de 30 minutes, Montréal tombe sous le charme de ce prince Peuhl à la voix envoûtante. Il remporte le prix Vitrine, le prix coup de cœur du public et le prix de l’Equipe Spectra.

Commence alors un scénario digne d’Hollywood pour l’artiste et son groupe. Concerts, FrancoFolies, tournées musicales. En 2015, le Conseil des Arts de Montréal le sélectionne pour enregistrer une première démo, en même temps qu’il reçoit une bourse de soutien à l’émergence de music action.

En 2016, radio Canada le choisi comme la révélation 2016-2017 dans le registre musique du monde. Il sort aussi en fin d’année son premier album appelé HOPE (espoir) de 14 titres qui raconte son histoire et celle de milliers de personnes à qui l’espoir donne des ailes et permet d’accomplir l’impossible. « Tout va très vite, mais c’est le résultat de dix ans de travails et de galères. Je récolte tout ce que j’ai semé. Le meilleur reste encore à venir », sourit-il humblement. A Dakar pour se ressourcer, Ilam promet de revenir très bientôt présenter son travail à son pays d’origine. En attendant il goute un repos bien mérité, après ces 2 années de travail intensif, à se gaver de riz au poisson rouge.

Contact

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Eva Rassoul/ Photos : wakh’art

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  • Sénégal

    Super je souhaite de rentrer en contact avec llam pour échanger avec luis. Merci République Guinée-Conakry

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