Les talibés : de jeunes érudits à enfants de la rue, la décadence d’un système éducatif

À l’évocation du mot « talibé », beaucoup s’imaginent un groupe de petits garçons frêles, en haillons, la sébile sous le bras pour recueillir l’aumône qu’ils passent des heures à quêter, pieds nus, dans la rue. Pourtant, ce n’est que récemment que ce mot est devenu évocateur de ce type de mendicité infantile, si douloureuse à observer dans notre société.

Publié le 20 juin 2019   3 commentaires

Les talibés, un peu d’histoire

Au moment où l’islam faisait ses premiers pas en Afrique noire, l’une des premières institutions à être instaurées fut le daara  . Le daara ou école coranique, était le lieu où se transmettait un patrimoine nouveau, une religion monothéiste venue d’ailleurs et qui comptait bien s’installer fermement. Les préceptes et concepts de base de ce nouvel enseignement devaient donc être apprivoisés, la tradition islamique traduite et poétisée à la mode du pays pour en faciliter la compréhension, les 6236 versets du Livre sus par cœur, les savoirs ésotériques maîtrisés, le tout par une toute nouvelle génération d’intellectuels d’un nouveau genre, destinés, à leur tour, à s’assurer du rayonnement de l’islam à travers le continent.

Le daara, plus qu’une école coranique, une école de la vie

Pendant longtemps alors, le daara fut le lieu de formation par excellence de tous les petits garçons qui habitaient des zones où l’islam avait été installé. De grands érudits dont les noms parsèment l’histoire du Sénégal sont issus de ces écoles, dont les plus célèbres (et qui sont d’ailleurs à l’origine de toutes les autres), sont celles qui ont été fondée par de grandes familles soufis, précurseurs de l’islam au Sénégal, dont les différends concepts et méthodes d’enseignement de la religion ont donné naissance aux nombreuses confréries que comptent actuellement le pays. À l’origine, c’étaient les apprenants qui résidaient dans ces daara que l’on appelait les talibés.

Les talibés étaient souvent des jeunes enfants (il y avait aussi des adultes) dont les familles voulaient s’assurer de l’éducation. Là-bas, sous la responsabilité du serigne ou maître coranique, les enfants était gardés des années afin d’y être alphabétisé (en langue arabe), d’y apprendre le coran pour espérer devenir plus tard enseignant ou chercheur, ou d’y acquérir des connaissances ésotériques, pour plus tard œuvrer au service des populations.

Le daara était très souvent un pensionnat complet, où les enfants venus de partout, vivaient ensemble, avec une vie rythmée par des sessions de cours de coran, de récitations des textes sacrés, de travaux manuels et aussi – c’est là que l’on va se pencher le plus – des moments où les talibés faisaient du porte-à-porte pour demander l’aumône : le yarwaan.

Yarwan en wolof signifie demander l’aumône. Le yarwaan faisait partie intégrante de la formation des pensionnaires pour apprendre des qualités telles que l’humilité, la gestion du manque et de la faim, la reconnaissance et l’endurance. La pratique du yarwaan était sensée les débarrasser de tout égo, fatal à l’« homme qui souhaite se rapprocher du divin », mais ne représentait qu’une infime partie du mode de vie des talibés.

En sortant de leurs années de pensionnat donc, les ndongo daara ou talibés, en plus d’être des savants, étaient aussi des hommes bien éduqués, formés à la bienséance en société et à l’exemplarité. Aujourd’hui encore, parlant d’un homme ou d’une femme exemplaire, on peut entendre dire « talibé dëg lë » : « c’est une personne avec les qualités d’un vrai talibé ».

De « ndongo daara »à enfant de la rue

Talibés demandant l’aumone à Dakar

Ces enfants-mendiants que désigne aujourd’hui le mot talibé ressemblent plus à des enfants de la rue. Mal vêtus, malnutris, souvent avec des problèmes de peau, on les croise dehors parfois jusqu’à très tard le soir, en train de demander l’aumône. A quel moment les daara sont-ils devenus des centres de placement d’enfants mendiants dans la rue ? Nul ne saurait vraiment le dire.

Mais grâce aux nombreuses enquêtes, dossiers, reportages, articles, et actions sociales qui ont été menés ou qui sont parus sur ce sujet, on sait tous aujourd’hui quelles sont les conditions de vie de ces enfants dans beaucoup de ces daara qui n’en sont plus vraiment de véritables écoles. Et s’il y a bien un sentiment qui est partagé par tous (malgré les avis divergents sur la gestion des daara) c’est que la place des enfants n’est pas dans la rue.

La nécessité d’un changement profond

La vraie question est donc : que faire de concret pour changer les choses ? Le gouvernement du Sénégal, sous les pressions venant de toute part, a mis au point une loi qui interdit la circulation des enfants-mendiants dans la rue. Un premier pas pour le changement ? Certainement ! Mais une mesure prématurée surtout, qui aurait dû sûrement être largement précédée d’une grande campagne de sensibilisation auprès des populations, rurales surtout, qui sont principalement celles qui continuent d’envoyer les enfants dans des daara qui ne le sont parfois que de nom.

Des mesures d’accompagnement auraient dû être proposées aux maîtres coraniques et aux principaux acteurs et structures de ce milieu, un plan de suivi aurait pu être mis en place, afin de s’assurer de la longévité du processus et bien d’autres actions encore auraient pu être menées en amont.

Le problème des enfants-talibé est bien encore d’actualité et les enfants des rues y sont souvent exposés à d’innombrables dangers. Même si la question des daaras demeure délicate à cause de leur positionnement historique et culturel dans le Sénégal, l’élaboration d’un véritable projet d’encadrement et de modernisation est à mon sens non-négociable.

Marième Kane.

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  • Sénégal

    INUTILE de s’accrocher, à chaque fois, à la définition historique d’une « daara   » au Sénégal pour parler du sort des enfants talibés   au Sénégal : Ces lieux anciens d’apprentissage du Coran n’existent plus ! Nous sommes désormais au Sénégal, en présence d’un ABJECT BUSINESS DE LA FOI AVEC ESCLAVAGE D’ENFANTS DANS LA MENDICITE FORCEE ET TOUS LES ABUS QUI Y SONT LIES DEPUIS 3 DECENNIES (= 30 ANS) SANS Y VOIR UNE FIN PROCHE...

    Les daaras sénégalaises sont devenues majoritairement des fausses écoles de l’enseignement du Coran, infectes, infectées et nauséabondes. Elles sont devenues esclavagistes et tortionnaires d’enfants où les élèves, les enfants talibés sont des ESCLAVES dans la mendicité forcée par des marabouts perversavec tous les abus que nous connaissons par cœur depuis 3 décennies (30 ans) et qui s’égrènent comme une fatalité sordide dans les journaux sénégalais.
    Une situation inhumaine pour des enfants, aux mains de la mafia des marabouts sénégalais et leurs trafics négriers d’enfants qui se développent dangereusement, au Sénégal et dans ses pays voisins... Estimés par de nombreuses ONG, entre 100 000 et 200 000 enfants, rien qu’au Sénégal, avec 63% d’enfants recrutés dans des familles pauvres sénégalaises de l’arrière pays et 37 % d’enfants de Guinée et de Guinée Bissau, avec des parents irresponsables qui abandonnent leurs enfants à la mafia maraboutique sénégalaise pour avoir une bouche en moins à nourrir sous couvert d’un faux apprentissage du Coran. Les enfants sont alors, jetés dans la mendicité forcée pour enrichir leurs marabouts, pendant toutes leurs enfances volées et puis ils sont jetés à nouveau, à l’adolescence à la rue et dans la délinquance pour survivre, sans plus aucun lien avec leurs familles, sans instruction et sans formation avec le risque de devenir des futures proies pour des groupes intégristes et terroristes... Voici la triste réalité du système maraboutique esclavagiste sénégalais et ses daaras... Un VRAI DANGER pour l’avenir même du Sénégal et pour toute l’Afrique de l’Ouest !
    Car ce fléau esclavagiste d’enfants se développe aussi, en Mauritanie, au Mali où 10 000 enfants talibés ont été recensé, rien que dans sa capitale Bamako en 2018 et ce cancer purulent s’étend maintenant jusqu’au Burkina Fasso, avec le Sénégal comme exemple... Mais aussi, cette lèpre aphteuse apparait désormais en Casamance et en Gambie où elle n’existait même pas sous le règne du dictateur gambien Yaya Jammeh ??? Chercher l’erreur !

    Les Enfants Talibés sont soumis cumulativement à tous les pires abus qu’un monde civilisé ne peut imaginer ou accepter :
    Enfants mendiants et exploités sous couvert de religion par des escrocs religieux cyniques et véreux en toute impunité, alors qu’AUCUNE RELIGION ne bénit la maltraitance et la souffrance des enfants ??? Sauf au Sénégal ???
    Alors que le Prophète Mahomet interdit la mendicité et l’esclavage des Enfants dans son Saint Coran ??? Sauf au Sénégal ???
    Les Enfants Talibés sont livrés avec irresponsabilité des marabouts, en mendiant, aux risques de la circulation et aux dangers de la rue, malgré la loi de 2005 qui interdit la mendicité des enfants au Sénégal et qui n’a jamais été appliquée par les autorités ???
    Enfants sous-alimentés, privés de nourriture, de soins, d’éducation générale et de loisirs : Les Enfants Talibés au Sénégal sont les seuls Enfants au Monde à qui on a enlevé tous leurs droits d’ENFANT, de CITOYEN et D’ËTRE HUMAIN ???
    Enfants qui subissent cumulativement tous les abus inimaginables dans un monde civilisé : allant des maltraitances physiques aux humiliations psychiques, sans plus aucun droits, totalement soumis aux volontés des marabouts et parfois violés par les marabouts ou les grands talibés dans des daaras sodomiques... Quand ils ne sont pas livrés par les marabouts, à la prostitution pédophile pour faire encore plus d’argent que la mendicité...
    Les Enfants Talibés sont quotidiennement fouettés, à la moindre hésitation, à la moindre erreur pour apprendre le Coran qu’ils ne comprennent même pas, parce qu’ils ne savent pas lire l’Arabe ??? Ils sont aussi battus quand ils ne ramènent pas leur quota d’aumône aux marabouts, parfois punis, enchaînés et emprisonnés comme les esclaves d’un temps qu’on pensait révolu...
    Et pire, écrasés en mendiant, enlevés, violés et tués par des fous-pervers... Morts calcinés dans des incendies de leurs daaras parce qu’ils étaient attachés par leurs marabouts, dans l’impossibilité de fuir les flammes... Ou tabassés à mort par leurs maîtres sadiques, pour finir jetés dans une décharge publique comme seule sépulture, sans déclaration aux autorités...
    Et le pays où se passe tous ces crimes commis sur des enfants innocents s’appelle : LE SENEGAL ! Où une mafia de pseudo-religieux esclavagistes se permettent de commettre les pires abus et crimes sur des Enfants pauvres, noirs et innocents en toute impunité ??? L’Esclavage d’Enfants : Voici la réalité de l’enseignement du Coran dans les daaras sénégalaises et l’HYPOCRISIE du niveau éducatif, de religiosité et d’humanité de la majorité des marabouts sénégalais escrocs au Sénégal !

    Le Sénégal, pays qui se dit émergent et qui se croit civilisé, n’a aucune volonté politique pour mettre fin à cette abjecte situation pseudo-religieuse et culturelle arriérée... Avec ses dirigeants successifs, parjures à leurs ratifications de la Protection de l’Enfance, qui sont en réalité, complices des marabouts esclavagistes pour des raisons électoralistes, égoïstes qui prouvent leurs inhumanités à la souffrance des plus faibles, les Enfants !
    La population sénégalaise n’est pas en reste, sa lâcheté majoritaire devant la situation ignoble des talibés au Sénégal, va jusqu’à croire que les souffrances de ses enfants talibés les protègent des colères de Dieu dans un obscurantisme religieux sénégalais dévoyé du Vrai Islam qui interdit la mendicité des enfants dans les préceptes du Prophète Mahomet et son Saint Coran. Sauf au Sénégal ??? Chercher l’erreur !
    Malgré tous les rapports et dénonciations des organisations internationales des Droits de l’Homme et de la Protection de L’Enfance et des groupes vulnérables, le mal empire et se développe en Afrique de l’Ouest, Le nombre d’Enfants Talibés ESCLAVES ne cesse d’augmenter ???
    Ce qui fait du Sénégal par définition : un PAYS ESCLAVAGISTE D’ENFANTS.
    C’EST SA HONTE PREMIERE ET AFTEUSE... COMME UN VOILE NOIRCI D’HYPOCRISIE SUR SON SOLEIL ET SA TERANGA   ! UNE HONTE SUPPLEMENTAIRE POUR L’ISLAM, POUR LE PAYS ET POUR L’HUMANITE... MÊME LES ANIMAUX TRAITENT MIEUX LEURS ENFANTS QUE LE SENEGAL !
    LA HONTE DU SENEGAL ! MÊME LES ANINAUX TRAITENT MIEUX LEURS ENFANTS QUE LE SENEGAL...

    • Sénégal

      JE TE REMERCIE POUR TON TEXTE SI POIGNANT.JE VIENS DE CREER UNE ASSOCIATION DEPUIS LA FRANCE PUR LES VENIR EN AIDE.JE ME PLIERAI EN DEUX POUR LEUR APPORTER LE PEU DE SOUTIEN QUE JE POURRAI FAIRE.
      JE NE PENSE PAS POUVOIR L’ERADIQUER MAIS JE FERAI MA PART SANS PARTICIPER AUX ACTIONS DES SOIT DISANT ONG QUI LES AIDENT .JE COMMENCERAI PAR LE QUARTIER OU JE SUIS NE COMME LE FAISAIT MA GRAND ET COMME LE FAIT ENCORE MA MAMAN.
      SI VOUS LE VOULEZ BIEN,JE ME SERVIRAI BIEN DE PARIES DE VOTRE TEXTE POUR OUVRIR LES YEUX DE CERTAINES PERSONNES QUI S’Y INTERESSENT

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  • Sénégal

    Au Sénégal au service de l’APAF depuis 2003 pour la reforestation en arbres fertilitaires , je me désole de voir cette belle jeunesse ( les jeunes garçons talibé) exploités par des faux enseignants qui se prévalent du Coran, alors que leur place est aux champs où , a partir de la troisième année , avec une 5O aine d’arbrs fertllitaires par famille , il y a retour à la prospérité.

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