La Sapco prévoit en effet de construire un gigantesque projet hôtelier de luxe estimé à plusieurs millions en bord de mer ainsi qu’un terrain de golf, un parc et des campements. Les partisans de ce projet mettent bien entendu en avant l’argument économique, soulignant que ce projet créerait des milliers d’emplois aux habitants de la localité. Les opposants, eux, affirment que ce projet empiétera sur leurs terres.

Les habitants affirment en outre qu’on ne leur a pas dit où exactement le projet aura lieu entre Kafountine, Abéné et Diannah, en d’autres termes, le site sur lequel le projet devrait voir le jour, alors même que les opérations de recensement des impactés ont démarré.

Nous ne connaissons pas cette pratique. Nos parcelles de terres ne peuvent ni être vendues ni être achetées sans notre aval. La Sapco essaie de nous faire un lavage de cerveau en disant qu’elle nous aide, tout ce qu’elle veut, c’est nos terres mais nous ne l’accepterons jamais, disent ils.

Aujourd’hui, les habitants de Kafountine, Abéné et Dianna sont tiraillées entre leur attachement à leurs terres et le mirage économique qu’entraîne un tel projet.

RISQUE DE SPOLIATION FONCIÈRE DANS CE PROJET

Selon Victor Diatta, ancien maire de Kafountine, la Sapco a présenté un projet de construction d’une station balnéaire. Sur trois sites proposés sur l’étendue de la commune de Kafountine, seul le site d’Abéné s’étalant sur 600 hectares avait été retenu par le Conseil municipal pour accueillir le projet. Le Conseil avait juste donné un avis favorable pour le projet sans octroyer aucune parcelle de terre.

Aujourd’hui, le recensement des impactés est en train de poser problème puis que cet exercice ne s’oriente pas vers l’unique site d’Abéné qui avait été retenu, mais concerne tous les trois sites qui avaient été proposés au départ, dépassant largement les 600 hectares (soit environ 700 hectares de plus sur l’assiette foncière), d’où la polémique et les alertes.

LES POPULATIONS DISENT NIET

Les habitants de Kafountine, Abéné et Diannah sont catégoriquement opposés contre le projet. Selon eux, beaucoup de paysans risquent d’être spolié de leurs terres et ni l’agriculture, ni l’élevage ne pourront plus être pratiqués. L’agriculture et le tourisme intégré aident certains à gagner leur vie. Ils peuvent parler d’opportunités économiques, mais ces opportunités ne nous appartiendront pas. C’est un projet qui risque de faire au détriment de la vie des gens. disent ils

Pour l’heure, l’entreprise a déjà entamé les opérations de recensement des impactés sur l’assiette foncière supplémentaire. Et selon les membres du comité de lutte No SAPCO, en procédant de la sorte, la société prouve sa mauvaise foi et montre encore une fois qu’elle n’est pas digne de confiance. Il y a une volonté manifeste de vouloir spolier injustement nos terres alors qu’il n’y a pas encore d’impactés, mais les populations restent vigilantes.

Pour barrer la route à Sapco, les habitants ont mis en place un collectif pour que le projet soit délocalisé ailleurs. Une pétition lancée par le comité No Sapco est toujours en cours pour dire non au projet.