Les paysages culturels Bassari, Peul et Bédik classés par l’UNESCO

Les paysages culturels Bassari, Peul et Bédik, situés dans la région de Kédougou, viennent d’être inscrits sur la liste du Patrimoine mondial de l’humanité par l’UNESCO.

Publié le 4 juillet 2012  

Case des initiés

Situé dans le sud-ouest du pays, la zone classée comprend trois régions géographiques différentes : celle des Bassari – zone de Salémata, celle de Bédik - zone de Bandafassi et celle des Peul – zone de Dindéfello, présentant chacune des traits morphologiques particuliers.

Les peuples Bassari, Peul et Bédik se sont installés entre le 11e et le 19e siècle et ont développé des cultures spécifiques, vivant en symbiose avec l’environnement naturel.

Le paysage Bassari est organisé en terrasses et en rizières, entrecoupés de villages et de hameaux. Ces villages des Bédik sont formés de denses groupes de huttes aux toits pentus faits de chaume. Les expressions culturelles de ses habitants manifestent des traits originaux dans leurs pratiques agro-pastorales, sociales, rituelles et spirituelles et représentent une réponse exceptionnelle et originale aux contraintes imposées par l’environnement et aux pressions anthropiques. Le site est un paysage multiculturel extrêmement bien conservé abritant des cultures autochtones originales et toujours vivantes.

L’UNESCO rappelle que l’inscription de ce site sénégalais sur cette liste intervient un an après celle du Delta du Saloum, dans le centre-ouest du Sénégal.

Le Parc national de Niokolo Koba, l’île de Saint-Louis, l’île de Gorée, les Mégalithes de Sénégambie sont également inscrits sur la liste du Patrimoine mondial de l’humanité.

Bassari – Zone de Salémata

Bassari, de l’ocre à la lumière, Olivier Barrière, 2005 Bassari, de l'ocre à la lumière, Olivier Barrière, 2005 Acheter

La zone de Salémata occupe 242 km² au sud de
Salémata et est entourée d’une zone tampon de
1 634 km². Le paysage vallonné est protégé par les monts
Ané, qui s’étendent sur 20 km du sud-ouest au nord-est.

On ne peut accéder à la zone que par des pistes et des
routes à peine praticables. En dépit de l’importance de
l’agriculture pour les habitants, seules 10 % des terres
sont cultivées et la forêt reste largement préservée dans
la zone. Les champs sont organisés en terrasses et en
rizières, entrecoupés de villages et de hameaux. La zone
est également riche en sites archéologiques et grottes.
Le nom Bassari vient des Peul, mais eux-mêmes se
dénomment Beliyan, et leur langue l’oniyan.

Jusqu’au siècle dernier, les villages étaient regroupés et
situés sur des hauteurs afin de contrôler les plaines, et
consistaient en huttes circulaires en chaume rassemblées
autour d’un espace central. Aujourd’hui, la dispersion et le
caractère éphémère sont les principaux traits des
établissements Bassari, les populations choisissant de
vivre près des champs. Les anciens villages ne servent
plus que périodiquement, pour des cérémonies rituelles
ou des festivals.

Au centre de chaque village se trouvait une hutte plus
grande, l’ambofor, où les jeunes – hommes et femmes –
vivaient ensemble et où sont conservés plusieurs objets
rituels. Une vingtaine de ces villages subsistent dans la
zone.

Bédik – zone de Bandafassi

La zone de Bandafassi englobe 181 km², enclose dans
une zone tampon de 657 km². Elle comprend de petites
montagnes et des vallées formant un réseau
hydrographique fossile. Neuf villages Bédik sont situés en
altitude.

Ces villages, ou i-kon, sont formés de denses groupes de
huttes aux toits pentus faits de chaume. Du fait de leur
rôle central dans la vie Bédik, les villages présentent une
stricte organisation de l’espace et chacun est divisé en
deux parties distinctes : la partie haute et la partie basse
du village.

Tous les habitants doivent respecter cette
division. L’organisation des huttes dans le village reflète
l’unité familiale, qui est basée sur l’iyanga (concession)
dans laquelle, autour de chaque chef de famille, se
rassemblent ses épouses, leurs frères, ses enfants et
leurs épouses. La vie quotidienne Bédik, cependant, se
déroule dans des hameaux et des groupes de huttes
provisoires dispersés, mobiles en fonction de la nécessité,
tandis que le i-kon est réservé aux fêtes et aux rites et ne
peut être abandonné. En conséquence, les huttes
construites dans les villages rituels ont des murs en terre ;
par contraste, les huttes à l’extérieur des villages sont en
bambou.

Peul – Zone de Dindéfello

La zone culturelle proposée pour inscription (79 km²)
comprend une zone montagneuse avec un large plateau
au sommet, occupé par cinq villages, et une zone tampon
complémentaire de 116 km² de terres vallonnées.

La
nature du sol a engendré des formations
géomorphologiques telles que falaises, chutes d’eau et
éperons rocheux couverts d’une végétation luxuriante.

Voir aussi

> En savoir plus sur le site de l’UNESCO

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