C’est une grande cérémonie de circoncision qui regroupe les hommes de 20 ans et plus. Pratiqué particulièrement dans le royaume d’Oussouye, le Kahat a son autre versant le Bùkut fait par les Éssuu Bùkut à travers les aires culturelles de la Basse Casamance : Bluf, Fogny, Kalounayes, Karones. ..
Le Kahat est une vraie cérémonie de circoncision alors que le Bùkut est une cérémonie initiatique destinée exclusivement aux hommes déjà circoncis. Le Kahat se déroule dans les huttes sacrées logées dans les villages mis à part les incursions dans les bois sacrés, le Bùkut se tient intégralement dans les bois sacrés dédiés.
On ne peut faire un Kahat sans un féticheur dédié à la circoncision appelé Ëbile. Un détenteur de secrets de la circoncision qui permet aux initiés de guérir entre 3 et 6 jours. Normalement, le Kahat est organisé chaque 5 ans. Mais certaines contraintes comme l’indisponibilité d’un ëbile comme entre 1986 et 1995 et 2002 et 2016 ou l’inconsistance des signes mystiques font que son organisation reste aléatoire.
Oussouye est par exemple resté 14 ans sans l’organiser. Siganaar a fait son Kahat cette année.
Le Kahat fait partie des cérémonies initiatiques les plus importantes et qui n’exigent pas l’existence d’un roi même s’il signe le décret. En revanche, il existe des cérémonies initiatiques qui exigent l’intronisation d’un roi et qui sont les prolongements du Kahat. Il s’agit notamment du Éwang qui est la première initiation du royaume. Nous avons aussi le Kawuu haña qui est une purification territoriale du royaume. Le Búkungal, une initiation des sages, le Kahantene...
Il faut rappeler que toutes ces initiations ne concernent strictement que les enfants dont les pères sont natifs du royaume. Voilà qui explique aussi pourquoi la société Ajamaat est si cloisonnée et pourquoi les modes de transmission des savoirs si complexes.