Le tama est un petit instrument que son joueur tient sous l’aisselle en frappant alternativement sur la peau avec les doigts et une baguette au bout recourbé. Aucune musique ne se joue au Sénégal sans que ne soit utilisé le tama.
Au-delà de la connotation culturelle, le tama est aussi utilisé comme un instrument de travail et une source de revenus qui nourrit son homme dans les cérémonies. À chaque fois que les batteurs ont échos de la tenue d’une cérémonie (mariages, baptême) quelque part, ils s’y rendent pour faire plaisir aux gens et gagner des sous. Pour batteurs, c’est aussi l’occasion de se faire de l’argent en faisant les éloges des invités.
Auparavant, un instrument de communication
Dans la tradition sénégalaise et même africaine, le tama était utilisé par des griots comme instrument de communication. Les messages pouvaient circuler d’un village à l’autre au son du tama. C’est un instrument puissant : le son peut être entendu à une distance de 5 à 10 km. La richesse de ce mode de communication fut mise en évidence par plusieurs peuples ouest-africains. C’est la cas au Niger, au Burkina Faso et en Guinée Conakry.
Un instrument principalement utilisé dans la musique mbalax
Aucun tube à succès du mbalax sénégalais ne se fait sans cet instrument. Lors des spectacles de sabar, le tama est incontournable. C’est le cas aussi bien dans les « ndawrabines », « tanbër » et autres cérémonies et même dans les soirées dites sénégalaises.
Le tama aujourd’hui concurrencé par les « bongoman »
Les « bongoman » sont aujourd’hui au cœur des animations dans toutes les cérémonies familiales sénégalaises. Ils jouent un instrument à percussion rudimentaire, fait d’une calebasse recouverte d’une fine plaque de bois grossièrement percée pour y river des bouts de métaux à scie que l’on appelle le bongo. Maniés avec adresse, ils sont très attendus dans les célébrations familiales et assurent de l’ambiance moyennant de la petite monnaie. Ils produisent des rythmes hyper dansant. On les appelle les ambianceur des temps modernes selon leurs statuts, (bongoman simple et bongoman VIP).
Aujourd’hui très sollicités, ils peuvent enchainer jusqu’à cinq cérémonies par jour. Ils accompagnent même certains artistes à l’international. Tendance passagère ou durable, le bongo est aujourd’hui en train de dépasser le tama et les vieilles mamans griottes, en devenant une vraie vedette.