La cérémonie de donation s’est déroulée au début du mois de juillet dans les locaux de la chancellerie sénégalaise à Paris. En présence des membres de la famille de l’artiste Iba Ndiaye, l’ambassadeur du Sénégal en France, S.E. Paul Badji, a salué cette importante initiative qui symbolise « un retour à la terre natale de la mémoire de l’artiste ». Réceptionnées par le ministre de la culture Abdoul Aziz Mbaye, promesse a été faite sur les mesures qui seront prises pour mieux faire connaître, les œuvres de ce « monstre sacré des arts » à la jeunesse sénégalaise et aux générations futures.
Et pour mieux pérenniser l’œuvre de l’artiste, le ministre de la Culture a émit son souhait de se battre pour doter le Sénégal de son premier musée d’art contemporain dont, « la création a été injustement freinée par les politiques d’ajustement structurel des années 1980 ». Un projet qui tenait à cœur Iba Ndiaye qui a toujours nourri l’idée de créer un tel musée « pour magnifier le génie africain ». Dans la foulée des engagements en vue d’un meilleur usage de ce patrimoine, le ministre a annoncé l’idée de l’exposer à la prochaine biennale de l’Art africain contemporain Dak’Art et au sommet de la Francophonie, deux grands événements prévus en 2014 au Sénégal.
Iba Ndiaye
Iba Ndiaye (1928-2008), est considéré comme l’un des plus grands artistes sénégalais. Installé en France en 1948 où il a d’abord suivi des études d’architecture à l’Ecole des Beaux-Arts à Paris, ce natif de Saint-louis du Sénégal était revenu au bercail en 1959 pour apporter sa pierre à l’édifice de son pays à l’aube des indépendances. Il contribue naturellement à la création de l’Ecole des Arts de Dakar, et à accompagner la formation des artistes sénégalais, jusqu’en 1966, date de la première édition du Festival mondial des arts nègres. Pour lui rendre la monnaie de tout ce qu’il a fait et ce qu’il représente, un hommage lui a été rendu à la biennale de mai 2008, quelques mois avant sa disparition.