Ce projet d’envergure de construction d’un port à conteneurs s’étend sur 1 200 hectares et représente un investissement de 840 millions de dollars. Derrière ce projet se trouve l’exploitant portuaire émirati Dubaï Port World. Cependant, au milieu des promesses de prospérité économique, c’est l’inquiétude pour les habitants des communes voisines de Toubab Dialaw, Popenguine, Yenne, et Ndayane.
Les résidents de Toubab Dialaw, Popenguine, Yenne, et Ndayane expriment de vives inquiétudes, considérant la réalisation de cette méga-infrastructure comme une menace imminente, tant sur le plan écologique que social.
Les habitants s’expriment
Abdou Rahim Ba, propriétaire de la ferme des Quatre Chemins à Toubab Dialaw, considère cette zone comme le poumon vital de Dakar. Pour lui, l’implantation du port de Ndayane pose un problème majeur. Il n’y a aucune étude environnementale préalable pour mesurer les éventuelles conséquences. Il redoute la perte irréversible de la zone écologique due au projet, avec l’avancée de la mer menaçant l’activité de pêche qui tend à disparaître.
Les conséquences s’étendent aux femmes qui dépendent de la transformation des produits halieutiques pour leur subsistance, confrontées à un futur incertain. Ainsi, M. Ba et d’autres résidents ont uni leurs forces au sein d’un collectif baptisé « Poumons Verts » pour initier une reforestation écologique sur 200 hectares dédié à la lutte contre les éventuelles conséquences néfastes du port. Ils veulent préserver l’équilibre écologique et social de Toubab Dialaw face à l’impact du développement industriel.
Pour un « Poumon vert »
Le collectif Yoonu Xam Xam (le chemin des savoirs) est composé de cinq structures et organisations qui s’engagent pour un « poumon vert » dans la zone de Ndayane et de Yenne : l’Association Djarama, le Centre Mampuya, l’École des Sables, le Théâtre de l’Engouement et la Ferme des 4 Chemins. Un membre honoraire est également associé à Yoonu Xam Xam en la personne de Amadou Lamine Sall.
Les membres fondateurs de Yoonu Xam Xam sont des artistes, des agroécologistes et des défenseurs de l’environnement convaincus et animés par la volonté de mener une dynamique d’intelligence collective en vue de formuler un projet de territoire.
Les préoccupations exprimées par Youssouf Ndiaye, un ancien marin de Popenguine, mettent en lumière les conséquences néfastes de l’activité portuaire sur la population locale. Son témoignage souligne que les travaux portuaires entraînent systématiquement une érosion côtière, menaçant les terres et les biens des habitants. Les pêcheurs, déjà confrontés à des ressources limitées, sont particulièrement vulnérables, risquant de perdre leurs moyens de subsistance.
Selon lui, il devrait y avoir au préalable une concertation où l’avis de la population locale serait pris en compte dans le processus décisionnel pour garantir un développement durable et équitable.
Pour Ass Faye, pêcheur à Popenguine, l’implémentation du port représente un obstacle majeur à son activité, car l’entrée et la sortie fréquentes des grands navires entraveront considérablement la possibilité de travailler en mer. La pêche est la seule source de subsistance pour lui et ses pairs qui dépendent de l’océan pour leur vie quotidienne.
Le port de Ndayane représente sans doute une opportunité économique significative avec un investissement conséquent pour le Sénégal. Mais les témoignages des populations locales soulignent l’importance de prendre en compte leurs préoccupations, de mener des études environnementales approfondies et de les impliquer activement dans le processus décisionnel pour assurer un développement respectueux de l’équilibre écologique, social et économique de ces localités.
20 mars à 00:17, par Dominique Joseph
Il es temps pour le Sénégal de consolider son héritage culturel, chanté par le poète Amadou Lamine Sall et de repeindre sa façade démocratique... La demande des populations locales, de participer à des études d’impact environnemental et de les impliquer dans le processus décisionnel avant l’arrivée de marées noires, sur mer et l’envahissement de boîtes en fer « venant de » sur terre, est sage. C’est le minimum requis pour gérer durablement les ressources locales et vivre en équilibre ainsi qu’en paix avec son environnement. Notre monde de chimères financières est malade et la contagion venant d’ailleurs ne sera pas stoppée par des tests géniques. Seule la Nature peut vaincre nos appétits matériels dévastateurs, aimons la, embellissons là, donnons lui la priorité.
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