Le car rapide : tout passe, Dieu merci

Le car rapide, symbole incontournable du transport urbain, est une version modifiée de la Renault 1 000 kg et de la Renault Estafette. Deux modèles d’anthologie du véhicule utilitaire de la marque française qui continue de desservir la banlieue dakaroise et certaines villes de l’intérieur du Sénégal.

Publié le 18 septembre 2012   1 commentaire

Le car rapide est un pur produit de l’expertise locale. Bricolé, rafistolé, ressoudé, décoré, le véhicule s’empreigne et prend les couleurs de sa nouvelle mission. Transport en commun public de voyageurs arbore-t-il fièrement.

D’une longueur de 4,35 m, largeur 1,82 m et 2,12 m de hauteur, la version sénégalaise s’offre des ouvertures des deux côtés et propose une vingtaine de places assises, dont trois à côté du conducteur, dix dans la cabine intermédiaire appelée parfois « le salon » et dix autres des deux côtés de la longueur du véhicule en arrière. L’apprenti, debout sur le marchepied incarne le panneau de direction et déroule l’itinéraire souvent avec une multitude de petites étapes pour faire payer le client plusieurs fois. « Passe » dit-il d’une voix nasillarde en claquant des doigts, exhibant sa trousse garnie de pièces.

Décoration intérieure et extérieure

L’intérieur est souvent un espace d’exposition des photos des stars du moment et de plusieurs autres centres d’intérêts du Sénégalais qui prend ce bus tous les jours de 5h du matin jusqu’aux environs de minuit. On y découvre ainsi des photos des footballeurs, des chanteurs, des lutteurs, des chefs religieux, des messages issus du Coran, « Alhamdoulilah ». Il n’est pas rare de voir se cotoyer un portrait de Madona et de Cheikh Amadou Bamba.

Bien entendu, des avertissements aussi inutiles que décalés mettent en garde les passagers : « Défense de cracher » ou « Défense de parler au chauffeur »… Qui s’en soucie ?

A l’origine, le car rapide est soit une Renault 1000 kg soit une Estafette. Ces deux modèles de véhicule utilitaire d’anthologie de Renault sont respectivement commercialisés de 1945 à 1965 et de 1959 à 1980. Si le premier fourgon, lancé en 1945, est synonyme de renouveau pour bien des Français car avait pour mission d’aider les artisans et les commerçants à retrouver le chemin des marchés et contribuer aussi activement à la reconstruction d’après-guerre, au Sénégal il est le transport en commun qui a servi le trafic urbain depuis une cinquantaine d’année et il est le plus accessible. Costaud et endurant, il disposait d’une boîte 3 vitesses et 4 cylindres de 2 383 cm3 offrant une vitesse maxi de 85 km/h.

Les collectionneurs y retrouvent ici une bonne partie des 124 570 exemplaires de la 1 000 kg et 533 209 de l’Estafette version modifiée et colorée bleu jaune.

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Youssouf Chinois - Photos Jules Diop

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Lire 1 commentaire

  • Sénégal

    J’ai l’impression qu’il y en a de plus en plus, ils sont vraiment immortel. On devrait préparer un musé avec les camions GLR berlier eux aussi ont 50 ans

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