Bagoré Bathily rayonne lorsqu’il parle de son prix de la meilleure PME, décerné le 11 octobre dernier. Pour le patron de la laiterie du Berger, la récompense valide un pari osé : celui de s’approvisionner auprès d’éleveurs traditionnels peuls, dont les vaches ont un rendement moyen de 0,7 litres par jour alors que les autres laiteries du pays utilisent du lait en poudre. « Nous avons connu beaucoup de difficultés avant d’en arriver là », admet Bagoré Bathily, « mais je suis confiant. Il faut que nous atteignions un chiffre d’affaire de 3 milliards de francs CFA pour être rentable, et nous allons y arriver ». L’entreprise a réalisé un chiffre d’affaire de 1,4 milliard de F CFA (environ 2,1 millions d’euros) en 2011, contre 250 millions à sa création il y a 5 ans.
Un futur grand
L’African Leadership Network (ALN), qui a organisé les Africa Awards for Entrepreneurship (les oscars de l’entreprenariat africain) est également convaincu que la Laiterie, qui emploie 130 personnes, deviendra une grande industrie. Le jury a visité l’usine de production de l’entreprise, située à Richard-Toll, ainsi que les supermarchés dans lesquels ses produits sont distribués. Il a également audité ses comptes. C’est sa vocation à aider les communautés nomades du Sénégal à améliorer leur productivité qui a permis à la Laiterie du Berger de se démarquer. « C’est un modèle qui aidera à rendre l’Afrique durablement prospère, tout en ayant un impact social » estime Fred Swakiner, le PDG de l’ALN. Le prix est accompagné d’un chèque de 25 000 dollars.
Le réseau souhaite que Bagoré Bathily serve de modèle à une nouvelle génération d’entrepreneurs. Un message que le patron de la Laiterie a tenu à relayer. « Au Sénégal, on a peur de réussir », a-t-il déploré, « j’encourage les jeunes à entreprendre pour créer de la richesse sur le long terme. »