L’agritech, l’avenir de l’agriculture africaine ?

L’Afrique connaîtra-t-elle une révolution agricole et industrielle ? C’est ce que nous avons envie de croire en observant les progrès et l’émergence de l’« agritech », l’application des nouvelles technologies au secteur agroalimentaire.

Publié le 17 décembre 2018   2 commentaires

Le numérique en Afrique

Cette dernière décennie a vu naître bon nombre d’initiatives dans le numérique en Afrique, chacune entraînant à sa manière des évolutions économiques et sociales, certaines créant de nouveaux usages et de nouveaux modèles économiques. Jusqu’ici, les secteurs bénéficiant le plus de ces innovations ont été le paiement et le transfert d’argent : M-Pesa au Kenya, Wari au Sénégal illustrent parfaitement comment le digital, en l’occurrence ici la téléphonie mobile, offre une franche alternative à la bancarisation dont le taux est extrêmement faible en Afrique.

La logistique a également évolué avec l’émergence de startup comme Sendy, Senga et Lorisystems au Kenya, qui connectent les chauffeurs de camions remorques et semi-remorques avec les clients qui ont besoin de transporter leur cargo par la route. Le secteur du commerce de proximité au Nigeria a été bouleversé par des acteurs comme TradeDepot qui facilite l’approvisionnement des acteurs du retail en faisant l’interface avec leurs fournisseurs.

Qu’en est-il du secteur agroalimentaire ?

Impliquant plus de 60 % de la population active sur le continent et constituant près de 32 % du PIB, le secteur agroalimentaire représente un enjeu majeur pour le développement de l’Afrique. Mais les freins à son développement sont multiples : l’accès aux intrants et aux financements, la modernisation de l’agriculture, la dépendance à la météo, l’accès aux marchés…

D’ambitieux porteurs de projet innovants relèvent ces défis avec ingéniosité et pragmatisme, et ce sur toute la chaîne de valeur : Esoko (Ghana) qui fournit une plateforme technologique basé sur le SMS et la technologie USSD permettant d’informer les petits producteurs des prix du marché, de la météo, de les conseiller en langues locales et de les connecter à de potentiels acheteurs, Farmcrowdy (Nigeria) qui permet à une communauté de petits producteurs, de propriétaires terriens et d’investisseurs de collaborer, SunCulture (Kenya) qui conçoit des kits d’irrigation goutte-à-goutte avec une pompe à eau alimentée à l’énergie solaire, WeFly Agri (Côte d’Ivoire) qui s’appuie sur des drones pour mettre à disposition des exploitations agricoles un système de monitoring et de gestion à distance.

Et au Sénégal ?

Après de belles avancées en Afrique de l’est, l’Afrique de l’Ouest rejoint le mouvement avec des pays comme le Ghana et le Nigeria qui, avec le Kenya, constituent le trio pionnier de l’agritech en Afrique.

Le Sénégal n’est pas en reste avec des initiatives prometteuses qui émergent sur le devant de la scène : BaySeddo, la bourse agricole africaine, qui permet à des particuliers d’investir à plusieurs pour financer des projets agricoles, Tolbi qui permet aux paysans d’obtenir en temps réel les besoins d’irrigation de leur champ afin d’optimiser leur production et rationaliser leurs coûts, Jami, le premier réseau social 100 % mobile dédié aux professionnels de l’agroalimentaire en Afrique, leur permettant de promouvoir leur travail,  exprimer leurs besoins, consulter ceux des autres membres et rentrer en contact directement avec de potentiels partenaires.


Voir en ligne : http://jami.app

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  • 6aca8c33bdf7424590fd6b3fc9ef81b0

    Il faut faire les choses dans l’ordre. Déjà il faut des infrastructures routières pour acheminer les intrants et transporter les produits frais rapidement. Un réseau d’eau pour l’irrigation des cultures. Et le réseau électrique pour alimenter fermes et ateliers de conditionnement/transformation et la réfrigération. Et un réseau de distribution efficace sur les marchés locaux. Le tout afin d’augmenter les rendements, faires économies d’echelle afin de nourrir plus de gens, mieux et pour moins cher, fournir des emplois mieux rémunérés. Il faut un développement tout azimuts, pas tout focaliser sur les smartphones. Vous pouvez commander sur Amazon mais avec quoi et qui va vous livrer ou prendre vos produits frais s’il faut des heures de pistes chaotiques pour vous atteindre ?

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  • 52e58f97da21fe4c83363921a655340a

    Ce sont d’importantes initiatives qui sont en train d’être développées. Qu’en est -il pour le secteur de l’élevage ?

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