Selon la loi, sont interdits la production, l’importation, la détention en vue de la mise en vente ou la distribution à titre gratuit des sachets plastiques d’une épaisseur inférieure à 30 microns (en Europe, le minima est de 50 microns).
> Interdiction des sacs plastiques au Sénégal : dure est la loi, mais c’est la loi
Dans les boutiques, rien n’a changé dans les habitudes d’emballages des achats. Si ce n’est que la spéculation sur le prix du sachet est passée par là. Le sachet plastique est juste devenu plus cher. Ceux qui se vendaient 25 FCFA avant sont aujourd’hui à 50 FCFA. Motif : « Vous savez que les sachet sont interdits, donc on n’en trouve plus beaucoup »
Interdit ? Officiellement peut être, mais sur le terrain, les vendeurs de sachets plastique au gros ne chôment pas. Au marché Castors, Moussa tient une cantine où l’on trouve tout genre d’emballage plastique. Il confirme : « Le marché du sachet plastique est toujours en vie. C’est vrai qu’au début nous avons un peu ralenti les choses, mais deux mois après ça reprenait et même de plus belle. Mes clients ce sont surtout les boutiquiers, les vendeurs du marché et certains particuliers. »
Dans les boutiques, on ne sait pas ce que c’est le micronnage… Un sachet plastique inférieur à 30 microns ? « Quand on a entendu parler de la loi, on savait juste que c’était les sachets plastique légers qui étaient interdits. Mais personne ne nous a expliqué ce que c’est. Donc je ne peux pas vous dire que les sachets plastiques que j’utilise on tel ou tel micronage. J’en ai qui sont légers et d’autres plus résistants, explique un boutiquier ».
En attendant, les sachets plastiques semblent avoir encore de beaux jours au Sénégal malgré la loi les interdisant.
Dans les supermarchés, on paie les sacs
« Bonsoir madame, vous prendrez un sac ? Celui de 50 ou de 100 FCFA ? » Voilà la question que tous les caissiers vous posent aujourd’hui quand vous réglez vos achats. Il y a bien des sacs en papier dans les magasins, mais ils sont payants. Aux premiers jours de l’application de l’interdiction de sachet plastiques, les grandes surfaces ont passé commandes de sacs en papier qu’elles donnaient gratuitement aux clients. Moins de deux mois plus tard, il fallait débourser entre 25 FCFA et 100 FCFA pour transporter ses achats. Motif : « Nous nous sommes rendus compte que ce n’était pas possible de donner gratuitement ces sacs car ça nous revient plus cher que les sacs en plastique. La direction a donc décidé de les vendre. Mais je pense que payer 50 ou 100 FCFA un sac que l’on peut utiliser plusieurs fois, c’est donné »
Des sacs en papier respectueux de l’environnement selon leurs fabricants, mais qui ne sont pas accessibles à tous. Les boutiquiers eux, n’y pensent même pas. « Vous nous imaginez en train de dire à nos clients de payer pour qu’on emballe leurs achats ? Ils ne vont jamais accepter. L’avantage avec les sachets plastique c’est qu’ils sont gratuits et surtout nous reviennent moins chers que les sacs en papier. » Chez les fabricants, les prix varient entre 25,30 FCFA et 74,75 l’unité selon le style de sacs (avec ou sans poignée). Au Sénégal, la société Rufsac a le monopole de l’approvisionnement en sacs en papier pour des milliers de clients.
Malgré la loi et quelques entreprises qui se sont rangés au respect de l’environnement, les sachets plastiques ont encore de beaux jours devant eux au Sénégal. Dans la rue, dans les boutiques, au marché, c’est des milliers de sachets plastiques qui sont utilisés chaque jour, et par la suite jetés au grand malheur de l’environnement et le l’esthétique en général.
10 mai 2017 à 07:34, par leclercq
reviennent ici deux maux ( mots !! ) que l’on voit trop souvent : indiscipline et application de la loi
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