Malgré les nombreuses alertes sur les problèmes qui gangrènent la destination Casamance, la situation semble s’aggraver davantage. Depuis l’ouverture de la saison touristique, le constat sur la diminution du flux de touristes est patent, à l’image de tout le pays, contrairement aux discours officiels qui annoncent une une augmentation des arrivées de 20 %.

Lenteur dans la délivrance du visa au niveau de l’aéroport de Cap Skirring, aggrave la situation : il est fréquent que des touristes attendent 3 à 4 h devant l’unique guichet. Un véritable calvaire pour la clientèle, en majorité âgée. Que dire pour les personnes à mobilité réduite, comme en témoigne notre photo, prise par un témoin.

Et pour remédier à ce genre de situation, certains hôteliers s’arrangent pour récupérer leurs clients dès leur arrivée, les installent d’abord pour retourner ensuite sur les lieux avec les passeports de ces derniers afin d’obtenir le fameux cachet.

La négligence sur les normes sécuritaires sur l’aéroport de Cap Skirring plonge encore cette destination dans une zone de turbulence. Le Boeing d’Air Méditerranée qui a heurté récemment un bœuf à son atterrissage a suscité un vent de manique et rappelé l’urgence de reconstruire le mûr de clôture de l’aéroport.

Mais la goutte d’eau qui va faire déborder le vase, c’est sûrement l’annonce de GO voyages de ne plus desservir la destination Casamance, après avoir diminué le nombre de ses rotations au cours de cette saison.

Les acteurs touristiques de cette région réunis à la veille de la visite du président Macky Sall à Ziguinchor manifestent leur inquiétudes et interpellent les autorités à prendre cette situation plus au sérieux. Déjà victime de son enclavement et du conflit larvé, la région devrait bénéficier, selon les professionnels, d’une discrimination positive (exonération du visa pour les touristes), un réel effort de désenclavement aérien, terrestre et maritime, ainsi que d’autres mesures fortes visant à promouvoir la destination.