Oumar Ly avait rejoint le gotha des grands photographes ouest africains dont les œuvres sont aujourd’hui inscrites dans le patrimoine historique de leurs pays respectifs. Il vivait entre sa maison de Thioffy et son studio du marché de Podor où il conservait les milliers de négatifs réalisés dans les années 60 quand, au lendemain de l’indépendance, il parcourait les villages alentours pour réaliser les photos d’identité qui permettaient aux habitants de faire faire leurs cartes d’identité.
Depuis lors, il ne quittait plus son appareil photo, toujours à l’affut d’une image à mettre en boîte, ou d’un évènement à immortaliser. Il faisait de façon quasi quotidienne une halte à la maison Guillaume Foy, où, enfant, il avait passé des journées auprès de son père qui y était employé. Il lançait un salut à la volée, un œil à la boutique, faisait un brin de causette et poursuivait son chemin.
Le 2 mars dernier il y a fait une dernière photo, est rentré chez lui, et nous a quittés dans la nuit.
Cet hommage sera articulé sur deux thèmes :
- Oumar Ly photographié : si Oumar aimait photographier les gens, il aimait aussi parler de son travail, expliquer comment il s’y prenait autrefois, comment il inventait des décors pour créer un fond, et il se laissait volontiers photographier avec ses amis et clients de passage dans son studio, devant le Boeing ou la mosquée.
- Portraits de villageois réalisés dans les années soixante : nous avons confié à un laboratoire professionnel quarante des photos sélectionnées par Frédérique Chapuis pour la réalisation du livre sur Oumar Ly pour effectuer des tirages qui seront exposés et proposés à la vente dans la Maison Guillaume Foy, au bénéfice de la famille Ly, et au studio Thioffy, que gère son fils Mamadou.
Photos : Philippe Menanteau.