Sous l’ancien régime (celui d’Abdoulaye Wade), il s’agissait de l’ « alternance ». Elle traçait la voie vers le développement et a donné son nom à un boulevard , celui qui va de Liberté 6 à la VDN à Dakar.
C’est désormais l’ « émergence » le mot d’ordre, celui qu’il faut citer pour être dans l’air du temps et sans doute aussi pour faire plaisir à ceux qui élaborent nos stratégies de développement et conduisent nos destinées.
Tous les colloques, séminaires de réflexion, études et projets de développement, titres de presse y font référence : « Le Plan Sénégal émergent avec et pour les citoyens », « Sécurité pour l’émergence du Sénégal », « Agro-industrie durable, finance islamique et émergence au Sénégal », « La Chine est prête à accompagner le Sénégal vers l’émergence »…
Mais l’émergence n’est pas qu’un concept et une vision, il faut aller plus loin.
Pour marquer les esprits, il faut l’afficher. « L’échangeur de l’émergence » est le nom donné à l’ouvrage [1] qui remplacera le pont Sénégal 92 situé entre la Patte d’Oie et le stade Léopold Sédar Senghor. « Les bus de l’émergence » sont les nouveaux véhicules venus renforcer le parc de Dakar Dem Dikk. La « Cité de l’émergence » sera bientôt construite sur le site de l’ancienne gare routière Pompier. À Diam Niadio, futur pôle urbain de développement, les pancartes annoncent fièrement « En route vers l’émergence » et « Ici commence l’émergence ». Dans les villes, les « quartiers de l’émergence » fleurissent.
Pendant ce temps, nous autres, on essaie de garder la tête hors de l’eau.
C’est quoi le Plan Sénégal émergent ?
Le Plan Sénégal émergent (PSE) est le référentiel de la politique économique et sociale sur le moyen et long terme, visant l’émergence économique à l’horizon 2035. Il « met l’accent sur une plus forte impulsion dans la création de richesse et d’emplois, le renforcement de la gouvernance, le développement des secteurs stratégiques ayant des impacts significatifs sur l’amélioration du bien-être des populations, la protection des groupes vulnérables et la garantie de l’accès aux services sociaux de base ». Adopté en novembre 2012 par le gouvernement, il a été présenté aux bailleurs de fonds à Paris en février 2014. Il repose sur un important programme d’investissement répartit entre l’État et le secteur privé.
On parlait auparavant de Stratégie de croissance accélérée.
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23 novembre 2019 à 19:51, par maimouna
Moi aussi je veux emergencer
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13 mai 2015 à 20:02, par Diabel
C’est vrai que c’est un mot à la mode dans notre cher Sunugal au point que nos dirigeants pensent faire une gaffe si ce mot n’est pas cité plusieurs fois dans chacun de leur discours ou intervention, qu’importe la circonstance ou le contexte !
Osons espérer cependant, qu’au delà de cette façade de discours et de positionnement politico-stratégique, des « bâtisseurs de l’ombre » (oui oui, y en a plein dans notre Sunugal) abattent le travail nécessaire pour asseoir le socle de cet ambitieux plan de développement qui ne se réalisera pas en quelques coups de baguette magique...
14 mai 2015 à 10:29, par webmaster au-senegal.com
Oui yen a beaucoup de bâtisseurs de l’ombre qui se reconnaissent bien peu dans le vocabulaire abscons de certains. Faudra faire un papier sur le développement inclusif aussi, c’est la mode.
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13 mai 2015 à 11:01, par Abdoulaye
EMERGENCE ... tout ce que l’on souhaite c’est que ca ne rime pas avec IMPUISSANCE,Pck là nak c’est un peut long Peut etre y mettre un peu de NTS
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