« Moom sa reew » (s’approprier son pays en wolof) ou « Jott sa reew » (récupérer son pays), voilà quelques-uns des messages inscrits sur les pancartes pour accueillir De Gaule lors de sa visite du 26 août 1958 à Dakar, selon Abdoulaye Sokhna Diop, archéologue-préhistorien, écomuséologue, expert-consultant culturel, à l’époque jeune collégien de 18 ans.
Bien organisés pour brandir ce qui prenait des allures de slogans tout au long de l’autoroute Patte d’oie-Dakar, les partisans de Madia Diop, Majmoute Diop, Assane Seck, Abdoulaye Ly…, ayant appris un éventuel changement de l’itinéraire du cortège, scindent leur groupe en deux : c’est le début de la traque de De Gaule. Les uns restent sur place, alors que les autres, parmi lesquels notre témoin M. Diop, se positionnent sur la route de la Corniche Est à proximité du village artisanal de Soumbédioune…
Une fois à la hauteur du cimetière de la Médina, De Gaule, très enthousiaste devant la « téranga » sénégalaise et levant les bras vers le ciel comme savent si bien le faire les hommes forts du pouvoir, voit ses poches transformées en boîtes aux lettres. Les jeunes manifestants lui glissent les tracts sur lesquels on pouvait lire « Moom sa reew » ou « Jott sa reew », pour s’assurer que le message est arrivé à destination. Même si le premier des Français ignore la langue de Kocc Barma.
Le 4 avril 1960, par un accord avec le gouvernement du général de Gaulle, Léopold Sédar Senghor obtient l’indépendance de la Fédération du Mali, qui réunit le Sénégal et le Soudan français, deux colonies de l’Afrique occidentale française (AOF). L’indépendance est effective le 20 juin suivant. Le 20 août, le Sénégal se retire de la fédération. Cinq jours plus tard, Léopold Sédar Senghor devient le Président de la République.
Du Monument de l’Indépendance…
Histoire : cinquantenaire du référendum sur la Communauté franco-africaine
16 avril 2023 à 22:36, par Khady Diop
Merci de votre réponse rapide et efficace
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