« … Le retour à Cannes de Lino Brocka et de Sembene Ousmane, les Jeux Olympiques de Munich, Alain Resnais retrouvé, une Grande Bouffe et un peu de Sake seront les ingrédients de Cannes Classics 2013. », annonce le site internet du Festival de Cannes.
La présence du film de Sembene sur cette prestigieuse vitrine qui rend hommage depuis 2004 à des films anciens et des chefs d’œuvre de l’histoire du cinéma dans des copies restaurées est une reconnaissance de plus pour le père du cinéma africain.
Cette œuvre pionnière est présentée par Word Cinema Foundation, association lancée à Cannes en 2007 par Martin Scorsese et de nombreux cinéastes, afin de restaurer les trésors du monde entier, venus en particulier de pays n’ayant pas de tradition de préservation du patrimoine. Court métrage de 19 minutes réalisé à l’aube des indépendances (1963) par Sembene Ousmane, Borom Sarret (le charretier en wolof), a été également restauré par les laboratoires L’Immagine Ritrovata et Eclair, en collaboration avec l’Institut National de l’Audiovisuel.
Ce film considéré comme un classique raconte la journée d’un petit transporteur qui véhicule clients et marchandises dans une charrette attelée à un cheval. Amené à faire une course dans les quartiers bourgeois de Dakar, cet « intrus » se voit confisquer sa charrette par un policier. Il rentre chez lui sans argent. Tel un regard critique à travers son légendaire franc-parler avec son peuple, Sembène encore appelé respectueusement l’aîné des anciens gardera le même ton durant toute sa prestigieuse carrière de cinéaste engagé, jusqu’à sa mort en 2007.