Le Sénégal est un grand pays ! Un peu plus de deux semaines après sa sortie de prison, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, 44 ans, a prêté serment et devient le cinquième et le plus jeune président du Sénégal.
Le nouveau chef de l’État a reconduit son prédécesseur Macky Sall sur les marches du palais présidentiel et entame un mandat de cinq années.
Président de la rupture
Le projet de Bassirou Diomaye Faye se fonde sur les valeurs de patriotisme, travail, éthique et fraternité. Il ainsi indiqué lors de sa première déclaration publique après sa victoire : « En m’élisant Président de la République, le peuple sénégalais a fait le choix la rupture. Pour donner corps à l’immense espoir suscité par notre projet de société a suscité et à ses aspirations, je m’engage à gouverner avec humilité, dans la transparence et à combattre la corruption à toutes les échelles. Je m’engage à me consacrer pleinement dans la refondation de nos institutions et le renforcement des fondements de notre vivre ensemble. »
Pour un Sénégal juste et prospère
Le projet du candidat Bassirou Diomaye Faye est porté par une vision : « Notre vision est de faire du Sénégal une nation juste, prospère, souveraine et ancrée dans des valeurs fortes. Cette vision prône la nécessité de trouver de nouvelles voies de développement économique et social du Sénégal se fondant sur les valeurs que sont : le patriotisme, le travail, l’éthique et la fraternité. »
Diomaye président - Le projet pour un Sénégal juste et prospère
Pour un secteur touristique performant ancré dans les terroirs
Le programme du nouveau président vise à faire du tourisme un secteur performant, porté par la richesse culturelle, l’ingéniosité des artisans et l’écotourisme.
Le candidat promettait ainsi la promotion d’un tourisme intégré, ancré dans les terroirs et les réalités sociologiques par :
- le renforcement du respect des espaces publics (parcs, plages, littoral, etc.) ;
- la préservation des populations autochtones face aux chocs culturels et la favorisation de l’interculturalité conviviale ;
- l’inclusion de la culture touristique dès le bas âge dans les curricula (principes éthiques, sociabilité, hygiène et respect de l’environnement dans le cercle familial et à école) en collaboration avec les institutions d’enseignement supérieur, d’éducation et de formation ;
- le renforcement des compétences des collectivités locales dans la gestion touristique de leurs terroirs.
D’autres mesures sont également prévues :
- la création de huit fédérations de syndicats et offices de tourisme pour accompagner les programmes notamment sur l’identification des patrimoines et emblèmes des huit provinces touristiques autour desquels s’articulera un plan d’aménagement des sites notamment sensibles (plages, plans d’eau et littoraux) ;
- le développement du tourisme artisanal afin de replacer l’art au cœur de l’attractivité touristique et la création d’académies des arts touristiques ;
- le lancement d’un programme de certification et de labellisation des produits et services touristiques des terroirs autour d’un plan de marketing et de promotion.
Qui est Bassirou Diomaye Faye ?
Surnommé « Diomaye » (« l’honorable », en sérère), Bassirou Diomaye Faye est musulman pratiquant, marié à deux femmes et a quatre enfants.
Il est né le 25 mars 1980 dans le village de Ndiaganiao non loin de Mbour, d’une famille sérère modeste. Après l’obtention de son diplôme de l’École nationale d’administration, il rejoint la Direction générale des impôts et domaines où il devient inspecteur en 2007.
Il y rencontre Ousmane Sonko et s’embarque à ses côtés dans le syndicalisme. En 2014, ce dernier crée le parti politique Pastef (Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité). Bassirou Diomaye Faye en devient responsable des cadres et de la diaspora.
Ousmane Sonko ne peut être candidat à l’élection présidentielle de 2024 pour cause inéligibilité et le parti déclenche alors son « plan B » : Bassirou Diomaye Faye devient le candidat du Pastef et sa candidature est jugée recevable, même s’il est incarcéré (mais non jugé) depuis avril 2023 pour « actes de natures à compromettre à la paix publique », « outrage à magistrat » et « diffamation à l’encontre d’un corps constitué ». Bassirou Diomaye Faye ne sort de prison que le 14 mars 2024 grâce à la loi d’amnistie, et ne fait campagne que durant dix jours seulement, mais il est porté par une grande partie de la jeunesse sénégalaise.