Aminata Sow Fall, écrivaine engagée

Àgée de 74 ans, Aminata Sow Fall est la doyenne des lettres sénégalaises. Elle a reçu récemment le grand prix de la Francophonie de l’Académie française 2015.

Publié le 26 juillet 2015  

Aminata Sow Fall est une grande dame des lettres africaines, auteure d’une dizaine de romans et de recueils de nouvelles. Son roman le plus connu, La grève des bàttu, avait été présélectionné pour le Goncourt 1979.

La grève des bàttu

Née à Saint-Louis en 1941, la Sénégalaise est venue à la littérature tardivement, à son retour au pays natal au terme d’un long séjour d’études en France. Elle publie en 1976 son premier roman, Le Revenant. Un roman didactique dans lequel elle dénonce le goût du lucre de ses concitoyens, la corruption omniprésente, ainsi que la trahison des valeurs familiales de solidarité et de compréhension.

Son second titre, La Grève des bàttu, paru trois ans plus tard, la fait connaître au grand public. Ce roman raconte la révolte des mendiants de Dakar : ceux-ci se mettent en grève, paralysant la vie et démontrant par la même occasion leur utilité sociale aux autorités, qui les traitaient comme des rebuts de la société.

Écrivaine engagée, ni négritude ni féminisme

Ecrivaine engagée, Aminata Sow Fall a aussi traité de l’aliénation sociale, de la dictature, du métissage, de la détresse économique et de l’immigration. Elle a très tôt pris ses distances par rapport à la négritude en affirmant que la littérature africaine devait évoluer et dépasser le stade de la réhabilitation de l’homme noir. « Je pensais, se souvient-elle, que l’on devait pouvoir créer une littérature qui reflète simplement notre manière d’être, qui soit un miroir de notre âme et de notre culture.  »

Une des premiers écrivains femmes de l’Afrique francophone, Aminata Sow Fall ne s’est jamais présentée comme une romancière féministe obnubilée par les questions de la polygamie ou du patriarcat. La problématique de la condition féminine nourrit sa fiction, mais la romancière parle aussi des hommes, des puissants et des pauvres, des dérives sociales et religieuses.

Romans et nouvelles d’Aminata Sow Fall

Le Revenant (NEA, 1976), La Grève des bàttu (NEA, 1979), L’Appel des arènes (NEA, 1982), L’Ex-Père de la nation (L’Harmattan, 1987), Le Jujubier du Patriarche (Khoudia, 1993), Douceurs du bercail (Khoudia, 1998), Sur le flanc gauche du Belem (Actes Sud, 2002), Festin de la détresse (Editions d’en bas, 2005)

Source : d’après RFI

Partager 

Poster un commentaire

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par les responsables.

Qui êtes-vous ?
Votre message