Annie Jouga, l’histoire d’un engagement

Dans un milieu aussi machiste que le nôtre, rester soi-même et imposer sa personnalité sans se compromettre et en refusant les clichés faciles de « la femme qui a réussi dans un milieu d’hommes » est une gageure. Ce l’était encore plus quand cette Goréenne, mère de deux enfants, a commencé son pélerinage en architecture.

Publié le 23 mars 2009   1 commentaire

Dans un Sénégal où les relations sociales sont devenues un faire-valoir pour enfoncer les portes de la réussite, une personne qui salue un chef d’État ou un ministre avec autant de simplicité et d’élégance qu’elle reçoit un ambassadeur à manger assis sur une natte autour du bol, ou qu’elle descend elle-même le ngalax à ses gardiens, est une exception.

Dans un pays de Maslaa, il n’est, bien sûr, pas facile de garder son intégrité. C’est là que réside la force de Annie. Rester soi-même, accepter les autres tels qu’ils sont et s’enrichir des différences….

La vie de Annie Jouga est l’histoire d’un engagement… envers l’architecture, envers sa ville, envers sa famille et ses amis. Elle partage « ses » temps entre sa famille, son atelier d’architecture, ses activités de conseillère municipale dans son « fief » de Gorée et sa passion pour le patrimoine… Plus sa passion pour la randonnée pédestre (elle est Présidente de la ligue régionale de randonnée de Dakar)… pour les causes justes, pour la qualité de la ville, pour la corniche, pour la mer, pour nos trottoirs tous les jours agressés, pour notre architecture qui perd son âme, pour « les gens », pour la vie…

Et le plus drôle, c’est qu’au bout de près de trente années d’amitié, il m’est toujours aussi difficile de parler de celle qui m’a fait le plaisir de me demander d’être son témoin de mariage. Peut-être simplement parce qu’elle considère la vie multiple qu’elle mène et ses implications dans tous les combats pour la qualité de la vie, comme allant de soi…Comme ce jour, où l’ambassadeur d’un pays européen lui a proposé de lui décerner une médaille de son pays pour son action dans le domaine de la culture. Elle a gentiment refusé : « … il y a tellement de choses que je voudrais faire et si peu que j’ai accomplies que je ne crois pas que cela soit justifié.. »

Pourtant, Annie, quand dans quelques années, nos petits-enfants feront le bilan de nos vies, les tiens seront très fiers… et te diront merci. »

Mamadou Jean-Charles Tall

Parlez-moi d’elles

Durant tout le mois de mars, à l’occasion de la Journée de la femme, l’agence Kamikazz dresse des portraits d’artistes.

> En voir plus sur le site de Kamikazz

Voir aussi

Partager 

Lire 1 commentaire

  • Sénégal

    Bonjour mme Annie Jouga, je suis étudiante au département d’histoire de l’université cheikh Anta Diop de Dakar et je suis intéressée par l’étude thématique de l’évolution de l’architecture de la gare de Dakar.je voudrais avoir des orientations ou pistes si possible
    Bien à vous

    Répondre

    Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par les responsables.

    Qui êtes-vous ?
    Votre message

Poster un commentaire

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par les responsables.

Qui êtes-vous ?
Votre message