« Une programmation de qualité malgré quelques écarts dans l’organisation... »

La mode, les arts et la peinture ont été au cœur de cette 16ème édition. La musique aussi n’a pas été en reste. Cette année, les rencontres ont rythmé le Festival International de Jazz de Saint-Louis qui s’est ouvert à toutes les sonorités. Une édition qui a séduit mais qui a aussi irrité quelques férus de jazz. L’association Saint-Louis Jazz, consciente de l’immensité de la tâche, loin d’écarter les critiques, se les approprie pour faire corps avec l’idée selon laquelle « les critiques doivent servir plus qu’elles ne desservent. »

Publié le 14 mai 2008  

La seizième édition du Festival International de Jazz de Saint-Louis était placée sous le signe de la rencontre piano-kora  . Les théoriciens de cette ligne ne se sont pas trompés. Mike Del Ferro, la tête d’affiche de cette édition au piano et Ablaye Cissoko à la kora ont séduit le public par la complicité avec laquelle ils ont échangé musicalement. « Une rencontre irréelle, incroyable… » dixit Del Ferro.

Le natif d’Amsterdam est tombé sous le charme du koriste au point d’entrevoir un projet sur la musique dont l’élément fédérateur sera cet instrument traditionnel entre autres. Si au départ, des voies s’étaient élevées pour critiquer la présence de Del Ferro, sa prestation a fini par convaincre les plus sceptiques sur l’immensité de son talent, même s’il n’est pas de la trempe d’un Randy Weston. La comparaison s’arrête sans doute là.

De nulle part, Ablaye surgit

Auparavant, le fils de Saint-Louis attendu par tout le public a séduit son monde, il fut l’un des rares musiciens à avoir arraché au public des applaudissements dés son entrée sur scène. Des notes de kora distillées derrière les coulisses et le public toute ouïe cherche son homme. Et de nulle part, Ablaye surgit, l’héritier de Soundjoulou Cissoko. Cette belle entrée en matière a laissé présager d’intenses moments de partage et d’échange avec le public. L’attente a été longue mais le public n’a pas été déçu, car l’artiste a su puiser au fond de lui-même pour faire plaisir. La prestation du flûtiste Ousmane Ba n’a pas laissé indifférent les spectateurs qui saluaient avec enthousiasme la dextérité, la maitrise et la complicité avec lesquelles l’artiste fait parler sa flûte.

Cette 16ème édition a aussi révélé des groupes, des talents. C’est le cas du Quartet Martin Reiter dont la prestation restera gravée dans l’esprit des férus du jazz. Le Collectif Le Bocal, le Fra Fra Sound, Malouma, Ludeman et Winterschladen ont aussi séduit diversement un public critique mais au finish la programmation aura été une réussite comparée au budget de cette édition. Ce fut des moments de découvertes, de rencontres. A l’exception du trio Bassazina, les groupes qui ont participé au IN ont réussi à convaincre plus d’un.

Le seul hic a été encore une sonorisation défaillante même si par moment, on a senti quelques améliorations. De plus, le nombre de techniciens (02) préposé au changement de plateau n’était pas à la hauteur de ce qui était attendu. D’ailleurs, cela a été pour beaucoup dans les retards notés lors de chaque soirée. Des retards qui par moment ont irrité des spectateurs qui ont préféré aller ailleurs.

L’association organisatrice du festival doit revoir la composition de son comité d’organisation. C’est à ce niveau que l’association Saint-Louis Jazz doit mettre un accent les mois à venir, en s’ouvrant à d’autres expertises.

Salam Diakhaté (correspondant à Saint-Louis)

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