C’est au coin d’une boutique d’art ancien, au fond d’une cour blanchie pour l’occasion, dans un hangar rénové bordé d’une mezzanine qui semble avoir été créé pour être une galerie, que trois artistes au talent indéniable exposent leurs œuvres originales.
Une nouvelle écriture universelle est déclinée par Babacar Mbaye Diouf (aussi en sélection officielle à l’Exposition internationale « La Cité dans le jour bleu » à l’ancien Palais de Justice), qui sait moduler et faire vibrer de calligraphies en hiéroglyphes modernes dans lesquelles les silhouettes humaines dessinent un destin commun de multiples gestes en partition étonnante.
Des animaux étranges, silhouettes fantastiques à la limite de l’abstrait, constituées de semelles de tongs patiemment ramassées sur la plage de Yène par Komla Eza, en résidence depuis novembre, accueillent le visiteur et trônent au centre de cette exposition qui s’achève le 10 mai.
Empreintes d’Afrique fait partie de ces éphémères parties du « Off » de la Biennale qui quittent la scène avant la fin du show, comme les premières parties d’un concert à 300 voix, qui donnent un aperçu de la vivacité d’artistes qui, comme ici, n’ont pas forcément besoin de faire appel aux nouvelles technologies pour être novateurs. C’est aussi le cas d’Ibou Sall, qui revisite la technique du sous-verre dans des portraits emplis d’une vitalité et d’une puissance rare.
Dak’art OFF « Empreintes d’Afrique », 42 rue Félix Faure / 10h-18h / Entrée gratuite