Plus grand, plus haut, plus lumineux : Dakar, futur Las Vegas ?
La nature a horreur du vide diront certains. Mais de plus en plus souvent, la nature fait le vide. L’affichage publicitaire au Sénégal, et surtout dans sa capitale, rime avec anarchie. On ne sait plus quoi inventer pour donner de la visibilité à ses clients tant il semble que la forme ait supplanté le fond : plus grand, plus haut, plus lumineux est le crédo. Pas de limite à la surenchère. Quel est le but visé ? Faire de Dakar le futur Las Vegas ? Partout où ils le peuvent, les afficheurs accaparent l’espace – théoriquement propriété de tout un chacun - en lui substituant des affiches publicitaires aux messages infantilisants et pour beaucoup, de qualité visuelle médiocre : mais là n’est pas le propos.
Anarchie totale
Pour quelques francs payés aux mairies, les agences déroulent leurs panneaux là où elles le décident, dans des formats si grandiloquents que cela frise le farfelu. Lesdites agences étant semble-t-il exemptées d’un cahier des charges fixant des obligations et normes à respecter dans tout environnement public. Résultat : une gabegie sans nom, des panneaux de plusieurs mètres faisant passer le riverain d’un « paysage publicitaire » à un autre. Implantés nord-sud sur des vents de toute petite tornade Dakaroise n’excédant pas les 35 km/h. De brinquebalants échafaudages s’érigeant à la va vite au risque de s’effondrer et blesser des riverains qui n’en demandent pas tant.
Aurait-on l’idée d’ériger un immeuble aux assises qui swinguent sous prétexte que seul le message affiché sur sa façade importe et que dans un laps de temps donné, ledit message sera remplacé par un autre ?
Rues : faut plus y aller ?
Auparavant, lorsque l’on se promenait dans les rues, les dangers étaient clairement définis : se faire éventuellement braquer, se faire renverser par une voiture, se faire électrocuter par surprise si d’aventure des fils des poteaux électriques sont mises à nues et que l’eau - de pluie ou non - s’invite dans la partie. Désormais, il faut y rajouter le risque de voir le ciel vous tomber sur la tête : les enseignes publicitaires en substance.
Ville défigurée, coups et blessures sur les personnes
La question est simple. Au risque de défigurer la ville et dans un registre plus terre à terre, blesser les téméraires s’aventurant en ces lieux et /ou provoquer des accidents, doit-on céder la place au tout publicitaire ? Le présent et donc futur de Dakar est-il de soumettre le moindre carré aux chatoyants panneaux, qui, nombril au vent, dansent et twerkent afin d’inciter voire intimer à la consommation ? Ne peut-on travailler à un Dakar plus vert, avec disons le tout net : une grande campagne de reboisement ?
Vert espoir
Il est démontré que les plantes jouent un rôle primordial sur la santé et l’humeur des gens. Elles les apaisent. A voir les Dakarois devenus - presque - aussi grognons que les Parisiens, un Dakar plus vert ne relève plus d’un luxe mais d’une nécessité, en vue d’un mieux-vivre individuel et collégial et mieux-être des populations. Ce qui est tout de même le but de toute politique de la ville qui se respecte.
Verdir Dakar
Verdir Dakar serait une initiative dont en fait tous bénéficieraient, que ce soit en terme de santé, de tourisme, de mieux- être : les bienfaits sont sans nombre. Au contraire des panneaux publicitaires et leur colonisation agressive de l’espace. Une annexion qui, hormis les annonceurs et leurs maitres d’œuvre, crispe tout le monde et joue avec la vie de beaucoup trop de personnes.
* NB : Ce billet n’est pas possédé par l’esprit de parti écolo
25 août 2019 à 15:43, par Raoul
Trop pub dans ce pays
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